Photo d'illustration-Ukrinform/REX/SIPA
L’Organisation des Nations Unies a dressé un bilan sévère quant à l’état du droit au logement en Métropole.
La ’rapporteur’ spéciale de l’ONU sur le droit au logement, Leilani Farha, était en visite en France pendant 10 jours. La juriste canadienne a alors visité plusieurs campements, logements insalubres et autres squats. Son bilan est cinglant.
"En France, le système est tel que de nombreuses personnes n’ont même pas accès aux services d’hébergement d’urgence les plus basiques", a affirmé Leilani Farha dans une interview à la presse internationale, citée par les médias français comme Le Figaro.
Elle évoque notamment l’échec du numéro d’urgence national 115, dépassé par le nombre d’appels. D’après les dernières estimations de l’Insee en 2014, 140 000 personnes n’auraient pas de logement en France, et 12 000 d’entre eux sont à la rue. A Paris, il a été recensé que 3 622 personnes dormaient dehors le 7 février dernier, soit 600 de plus par rapport à l’année dernière.
Pour la représentante de l’ONU, la gestion française du problème - fluctuant selon les saisons avec la mise en place de places d’urgence supplémentaires en hiver - est considérée comme "une manière cruelle de gérer le sans-abrisme".
Pour elle, les expulsions et évacuations menées à travers la France, "dans des contextes divers, sont en violation du droit humanitaire international". Elle évoque comme exemple le cas des évacuations toutes les 48h00 par les forces de l’ordre dans les campements de migrants à Calais.
"Il est scandaleux de penser que c’est le résultat de négociations entre la France et le Royaume-Uni", a déploré la ’rapporteur’, et que beaucoup d’argent "a été injecté pour sécuriser la frontière, aucun fond n’a été investi pour s’assurer que les personnes puissent survivre".
Pour le moment, le ministre du Logement et la porte-parole du gouvernement n’ont pas encore réagi.