Le procureur de Paris François Molins a annoncé qu’une vingtaine de détenus radicalisés seront remis en liberté en 2018 et une vingtaine d’autres en 2019. Ils peuvent représenter un ’risque majeur’ pour la société française, a-t-il prévenu.
Le procureur de Paris François Molins a révélé lundi que des prisonniers radicalisés s’apprêtaient à sortir de prison après avoir exécuté leur peine. Une vingtaine d’entre eux vont être libérés en 2018 et une vingtaine d’autres en 2019. Cependant, le procureur a souligné qu’ils représentent tous un risque majeur pour la France puisqu’ils ne sont pas du tout repentis. Au contraire, ils ressortent de leur séjour en prison plus endurci.
"On court un risque majeur qui est celui de voir sortir de prison à l’issue de leur peine des gens qui ne seront pas du tout repentis, qui risque même d’être encore plus endurcis compte tenu de leur séjour en prison", a-t-il relevé.
Vers un travail de communication
François Molins a passé sept ans à la tête du parquet antiterroriste. Il quittera ses fonctions au mois de novembre. Cependant, il a indiqué qu’il faut un travail de fond entre l’administration pénitentiaire, les préfectures, les services de renseignement, ainsi que les acteurs judiciaires et le parquet afin de s’assurer que ces détenus radicalisés sont bien surveillés.
"Le milieu pénitencier fait un peu office d’incubateur dans la mesure où il y a une interaction entre ces deux types de détenus", a-t-il expliqué.
Selon le magistrat, plus de 1 200 personnes interpellées pour des faits de droit commun sont radicalisées, plus de 500 autres sont en prison pour terrorisme.
Depuis 2016, la politique pénale française a durci. D’ailleurs, toutes les personnes qui ont rejoint Daesh sont considérées comme coupables d’une association de malfaiteurs terroristes criminels. Ils sont donc passibles de la cour d’assises.
"Sont qualifiées de crimes, donc passibles de vingt ou trente ans de prison, des infractions liées au terrorisme considérées jusqu’ici comme des délits, passibles de dix ans", a expliqué François Molins.
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(Sources : 20 Minutes/France Info)