L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a porté une plainte contre Mohamed Tataï pour "incitation à la haine". La justice a ouvert une information judiciaire.
Après avoir analysé la vidéo du prêche d’un imam toulousain, Mohamed Tataï, le nouveau procureur de la République de la ville rose, Dominique Alzeari, a décidé d’ouvrir finalement une enquête. À la suite de la diffusion de sa prêche, l’UEJF a déposé une plainte pour plusieurs chefs d’accusation, entre autres provocation publique à la haine par la parole ou encore violence en raison de l’origine.
Si la vidéo a été mise en ligne sur internet fin juin 2018, le prêche a quant à lui été enregistré bien avant, en 2017, dans une salle de prière du quartier Empalot (Toulouse). "(Le prophète) nous a parlé de la bataille finale et décisive : le Jugement dernier ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs (...) Les Juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres et les rochers et les arbres diront : "Ô musulman, Ô serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer", a-t-il déclaré en langue arabe.
#Communiqué
L’UEJF dépose plainte contre Mohamed Tatai, imam de #Toulouse, pour incitation à la haine raciale. Dans une vidéo datant de 2017 il appelle à l’élimination du peuple juif.https://t.co/eZvUw4VotG pic.twitter.com/TiU2TgsAVR
— UEJF (@uejf) 28 juin 2018
De son côté, Mohamed Tataï a dénoncé au micro de La dépêche du Midi un montage en précisant qu’il ne visait ni le peuple juif ni le judaïsme. L’imam a expliqué que son prêche faisait référence à un texte religieux sur la fin des temps provoquant une guerre entre les deux religions (juives et musulmanes) et qu’il fallait tout faire pour ne pas en arriver là. Selon lui, ses propos ont été détournés de leur sens.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP), Dalil Boubakeur, a condamné les propos de Mohamed Tataï. Il lui recommande d’ailleurs de présenter ses excuses aux autorités religieuses du judaïsme toulousain, mais aussi de les rencontrer. "Nous condamnons très fermement ses propos relatifs à un hadith (...) qui n’avait pas lieu d’être exhumé de son oublié", a-t-il rappelé.
Les associations de lutte contre l’antisémitisme et de nombreux élus locaux se sont dites indignées par la vidéo, lors de l’inauguration de la nouvelle mosquée du quartier Empalot.
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(Source : ladepeche.fr)