Des chercheurs de l’INRA et l’école vétérinaire de Toulouse alertent sur un possible retour de la crise de la vache folle. Les scientifiques auraient, en effet, découvert l’origine de l’épidémie.
La crise de la vache folle a frappé le Royaume-Uni au milieu des années 1980. Après plus de sept ans d’étude, des chercheurs de l’INRA et l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse ont fait une découverte inédite en rapport avec cette crise sanitaire. Trente ans après l’apparition de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), les scientifiques semblent avoir établi son origine possible. Leurs expérimentations ont en effet prouvé que la protéine à l’origine des maladies neurodégénératives chez de nombreux animaux pouvait franchir la barrière d’espèce limitant naturellement sa propagation aux bovins.
Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion en injectant une variante particulière de tremblante du mouton à des souris. Résultat : dans 95 % des cas, les rongeurs transgéniques ont développé l’encéphalopathie spongiforme bovine. La pathologie se transmet ensuite à l’homme après la consommation de viande contaminée. "Pour la première fois, ces données apportent une explication expérimentalement étayée à l’apparition de la maladie de la vache folle au milieu des années 1980 au Royaume-Uni", est-il indiqué dans le communiqué de l’INRA repris par Ouest France.
Alors que le risque d’une épidémie de vache folle est toujours présent, les chercheurs ont pris des mesures pour limiter les risques. Les autorités ont donc interdit la consommation de farines animales, mais aussi des produits issus de carcasses et d’abats de bêtes contaminés par l’ESB. "Aujourd’hui la chaîne alimentaire est protégée par ces mesures et c’est grâce à cela qu’il n’y a plus de cas de contaminations et que nous avons réussi quasiment à éliminer l’encéphalopathie spongiforme bovine", a confié Olivier Andreoletti, vétérinaire et pathologiste sur le récit de 20 Minutes. Toutefois, la mise en place de ces mesures coûte cher sans oublier une pression des industriels. Le scientifique appréhende notamment un éventuel feu vert de la Commission européenne au retour des farines animales sur le marché. "Si on recommence à avoir les mêmes pratiques, on aura les mêmes effets", a-t-il mis en garde.
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