Ils se sont adressés au chef de l’Etat via une lettre ouverte, publiée samedi par le Journal du Dimanche. Anne Hidalgo, Grégory Doucet ou encore Martine Aubry font partie des signataires.
Quelques mois après son élection en 2017, E. Macron avait déclaré qu’il ne voulait plus voir "personne dans les rues, dans les bois". "La première bataille : loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d’urgence", disait-il. Pourtant d’après le rapport annuel présenté par la Fondation Abbé Pierre cette semaine, 330 000 personnes sont actuellement des sans-abris en France. C’est 30 000 de plus que l’année précédente. Le rapport fait état d’une hausse de presque 130% par rapport à 2012.
Face à cette situation, 22 maires de gauche interpellent le président de la République. "Nous ne nous résignons pas face à la détresse sociale que nous constatons chaque jour", ont-ils écrit dans une lettre ouverte, publiée par le JDD. Ces élus sont préoccupés à cause de l’hiver qui "conjugue plusieurs facteurs de fragilisation de personnes d’ores et déjà en situation de grande vulnérabilité". La lettre a été signée par les maires PS de Paris (Anne Hidalgo), de Lille (Martine Aubry), de Rennes (Nathalie Appéré), de Nantes (Johanna Rolland), de Rouen (Nicolas Mayer-Rossignol), et les maires écologistes de Bordeaux (Pierre Hurmic), de Grenoble (Éric Piolle), Lyon (Grégory Doucet) ou encore de Strasbourg (Jeanne Barseghian)
Les signataires demandent "un plan d’urgence pour la prise en charge de tous les enfants et leurs familles sans solution". Dans ce cadre, ils ont fait sept propositions à "déployer en urgence sur l’ensemble du territoire national" et se sont engagés à se "mobiliser pleinement" pour leur mise en œuvre. Ces élus proposent tout d’abord de généraliser le décompte annuel du nombre de personnes sans-abris et d’adopter "une loi de programmation et de planification" des places d’hébergement. La possibilité de réquisitions de bâtiments vides et un mécanisme de pénalités financières ont été avancés.
Ils proposent aussi de "lever les freins financiers à la production de logement abordable et de logement social" en revalorisant parallèlement les aides au logement. Ils voudraient, par ailleurs, l’ouverture de "centres de premier accueil répartis sur l’ensemble du territoire pour les personnes venant chercher refuge en France" et que la situation des personnes "durablement installées sur le territoire national" puisse être régularisée. Ils proposent également l’organisation d’États généraux de l’aide alimentaire.
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