Illustration - Darryl Dyck/AP/SIPA
"On a vu en 2024 un durcissement de la crise de la construction, un grippage du marché immobilier, beaucoup d’alertes sur le front du mal-logement", pointe Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le logement des défavorisés, l’ex-Fondation Abbé Pierre.
La précarité s’intensifie en France. Selon le 30ᵉ rapport annuel de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre), 735 personnes sont mortes dans la rue en 2024, un triste record depuis 12 ans. Le nombre de sans-abri atteint désormais 350 000 individus, soit une hausse de 6 % par rapport à 2023 et de 145 % par rapport à 2012. Au total, 4,2 millions de Français sont considérés comme mal-logés, rapporte Tf1 Info.
L’année 2024 a également été marquée par l’expulsion de plus de 100 000 personnes vivant dans des habitats informels tels que des squats ou bidonvilles. Faute de solutions d’hébergement, entre 5 000 et 8 000 personnes, dont 1 000 à 3 000 enfants, se voient refuser un abri chaque soir par le 115. La Fondation dénonce une approche purement répressive qui ne s’attaque pas aux causes profondes du problème.
Christophe Robert, délégué général de la Fondation, critique l’inaction des pouvoirs publics. « En 2024, la crise du logement s’est aggravée, le marché immobilier s’est grippé… et pourtant, l’action publique a été marquée par l’attentisme et le renoncement. », a-t-il lâché. Il souligne que les priorités économiques ont pris le pas sur l’urgence sociale, malgré une crise du logement sans précédent et une hausse des inégalités.
Les personnes en situation de handicap sont particulièrement touchées. Elles ont 14 % de chances en moins d’accéder à un logement social et subissent de nombreuses discriminations dans le parc locatif privé. « Beaucoup de propriétaires refusent leur dossier, craignant d’avoir à adapter leur logement », explique Manuel Domergue, directeur des études. Un constat amer, vingt ans après la grande loi sur le handicap.
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