Face à l’escalade de violences à Fort-de-France (Martinique), un couvre-feu a été décrété dans certains quartiers pour tenter de rétablir l’ordre. Mise en place par la préfecture, cette mesure fait suite à plusieurs nuits de tensions liées aux manifestations contre la hausse du coût de la vie sur l’île.
Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé mercredi l’instauration d’un couvre-feu dans certains secteurs de Fort-de-France et du Lamentin. Cette mesure, qui s’applique entre 21 h et 5 h du matin, vise à contenir les violences urbaines qui secouent ces zones depuis plusieurs jours. Des renforts de gendarmes ont été envoyés pour sécuriser les quartiers les plus touchés. Ce dispositif restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre, avec une réévaluation prévue après le 23 septembre.
La Martinique est marquée par un mouvement de protestation contre la vie chère alors que les prix des produits alimentaires sur le territoire sont 40 % plus élevés qu’en Métropole. Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes, a expliqué que les habitants ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer davantage pour des biens essentiels, alors qu’ils partagent les mêmes obligations fiscales que leurs compatriotes de l’Hexagone.
"Nous sommes Français, nous avons les mêmes cartes d’identité, les mêmes amendes, les mêmes taxes si ce n’est plus de taxes, on ne comprend pas pourquoi au sujet de l’alimentaire précisément on ne pourrait pas avoir les mêmes prix", a-t-il dit, selon les propos relayés par Le Figaro.
Si les revendications trouvent un écho auprès de nombreux Martiniquais, les débordements inquiètent une partie de la population. Rosette Jean-Louis, présidente du conseil citoyen du quartier Sainte-Thérèse, l’un des plus touchés par les violences, a exprimé son désarroi sur franceinfo : "La cause est noble, mais la méthode, ce que nous sommes en train de vivre là, discrédite le mouvement".
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