Condamné après la consommation d’un stimulant dont il ignorait l’illégalité, Fabien Azoulay est incarcéré depuis 4 ans en Turquie.
Fabien Azoulay est détenu, depuis 4 ans, dans une prison, située dans le nord-est de la Turquie. Ce Français, âgé de 43 ans, a été condamné à 16 ans de prison pour avoir consommé un produit stimulant dont il ignorait l’interdiction dans ce pays.
Comme le rappelle France Info, ses avocats ont demandé son transfèrement dans une maison de détention française, en vain. Pourtant, selon eux, leur client subit des tortures, et ils ont décidé de rendre public cette affaire, jeudi 8 avril.
Le quadragénaire tenait un spa à New-York avant cette condamnation. Pour se faire poser des implants capillaires, il est parti quelques jours à Istanbul en 2017.
Depuis sa chambre d’hôtel, il a commandé sur internet du GBL en se servant de sa carte bleue. Cependant, la consommation de ce solvant industriel, longtemps en vente libre, est interdite en Turquie, mais Fabien Azoulay a ignoré cela. La chaîne note que le GBL est parfois détourné comme excitant, comme stimulant sexuel notamment dans la communauté gay.
Le Français a été immédiatement interpellé par des policiers turcs après la livraison du produit à sa chambre d’hôtel.
Il a été accusé et jugé pour consommation et trafic de drogue avant d’être condamné le 27 février 2018 à 20 ans de prison d’abord, puis sa peine est ramenée à 16 ans et 8 mois. "Une audience expéditive et une condamnation anormalement lourde", commentent ses avocats et son comité de soutien dans un communiqué.
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A l’heure actuelle, Fabien Azoulay est détenu à Giresun, au bord de la mer noire, à 800 km au nord-est d’Istanbul.
"Il est désespéré", notent ses avocats, en relatant que leur client est isolé et il est devenu très compliqué pour sa famille et ses amis de venir le voir.
Par ailleurs, le quadragénaire a décrit des scènes de violences quotidiennes dont il a été la cible, dans les lettres qu’il parvient à envoyer à ses proches. Il a aussi expliqué n’avoir plus la force de rester en vie.
"Mon client a été, en détention, victime de nombreux sévices. Un de ses codétenus a même été condamné pour torture à son égard", narre Me François Zimeray, avocat aux barreaux de Paris et de Genève. Selon ses dires, le Français a été violé, battu, brûlé, et fait l’objet de vexations du fait de son orientation sexuelle, notamment de la part de détenus radicalisés. "Il subit des scènes de conversion forcée à l’islam, car il est de confession juive. Il en a perdu le sommeil", a-t-il renchéri.
Face à cette situation, les proches et avocats de Fabien Azoulay ont demandé, jeudi 8 avril, à Emmanuel Macron de s’impliquer personnellement. Ils sont inquiets et agacés de voir leurs demandes via les voies classiques au point mort, rapporte la chaîne.
Me François Zimeray a reconnu que les relations diplomatiques sont tendues entre Paris et Ankara. "Mais nous connaissons aussi la volonté d’apaisement de part et d’autre. Le transfèrement en France de Fabien Azoulay serait un geste humanitaire qui participerait de cet apaisement. Il faut un geste humanitaire", a-t-il exhorté.
Contacté, l’Elysée a répondu "pas de commentaires". D’ailleurs, le dossier de Fabien Azoulay est délicat, puisque les demandes de transfèrement de détenus avec des pays comme la Turquie se résolvent souvent en travaillant sur des demandes croisées de rapatriement de prisonniers.
Le Quai d’Orsay, a de son côté, fait savoir que ses services sont "pleinement mobilisés sur le sort de ce Français" et s’enquièrent régulièrement de sa situation et de sa demande de transfèrement. Ils ont aussi indiqué que "notre compatriote fait l’objet de visites consulaires" en détention.
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