Des patients traités contre la tuberculose avec les traitements délivrés par l’IHU de Marseille ont souffert de complications rénales.
L’établissement dirigé par le professeur Didier Raoult est de nouveau dans le viseur. En effet, l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille a "continué à délivrer" des traitements contre la tuberculose, a confirmé mercredi 27 octobre l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) sur le récit de Franceinfo. Or, l’autorité française du médicament, l’ANSM, a déjà émis des réserves sur les faits. L’ANSM a également annoncé avoir saisi le procureur de la République. Les résultats d’une enquête rapide interne menée par l’AP-HM ont révélé qu’un cocktail de quatre médicaments aurait été administré, sans évaluation de leur efficacité conjointe.
Selon une information du site Mediapart vendredi dernier, l’IHU mène depuis 2017 "une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications". Face à la "gravité potentielle des faits relatés", l’AP-HM a annoncé mercredi le dépôt d’un protocole de recherche sur cette combinaison d’antibiotiques. Ce protocole a été déposé en août 2019 avant d’être retiré un mois plus tard après les réserves émises par l’ANSM. Or, "en l’absence d’essai ouvert et malgré les réserves émises par l’ANSM, l’IHU Méditerranée a continué à délivrer ces traitements", a déclaré la porte-parole de l’AP-HM.
Des patients traités contre la tuberculose avec la combinaison d’antibiotiques mise en cause ont souffert de complications rénales, a affirmé l’AP-HM. Au moins un d’entre eux a dû subir une intervention chirurgicale.
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