De plus en plus d’entreprises envisagent de mettre en place un congé menstruel pour les salariées souffrant de règles douloureuses.
L’entreprise Louis, située à Labège, près de Toulouse a instauré un congé menstruel pour ses employées souffrant de règles douloureuses, rapporte France Inter. Ce dispositif permet aux salariées de bénéficier d’une journée de congé par mois si elles en ressentent le besoin.
La société est spécialisée dans la fabrication de mobilier en bois. Selon Margot, leur travail nécessite notamment de soulever des plateaux d’environ 12 kilos. "Si on porte une centaine de planches dans la journée, cela signifie qu’on a levé plus d’une tonne de bois", a expliqué cette employée de 23 ans. Selon elle, cette tâche devient plus difficile les jours où elle a ses règles, puisqu’elle devient plus faible. Et c’est encore plus vrai lorsque les règles sont douloureuses.
L’idée de mettre en place un congé menstruel est apparue comme une évidence dans cette entreprise qui compte 17 salariés, dont 8 femmes.
Après avoir reçu l’autorisation de la direction, il a fallu convaincre les collègues. Manu, ébéniste et délégué du personnel a détaillé qu’ils ont organisé une petite réunion durant laquelle un exposé sur les règles a été effectué.
Le but est de faire comprendre aux salariés que "ce n’était pas juste un caprice et qu’il y avait un tas de bonnes raisons qui justifient ce dispositif." Convaincus, les hommes de l’entreprise ont entériné l’accord sans difficulté.
Clothilde Soulé, responsable production a souligné de son côté que le dispositif fonctionne très bien. Selon ses dires, c’est un droit, ce n’est pas une obligation, si les employées ne veulent pas le dire, si elles ne veulent pas prendre ce jour de congé, c’est comme elles le souhaitent.
Elle a noté qu’il n’est pas normal qu’une femme sujette à des règles douloureuses doive poser un jour de congé payé parce qu’elle n’est pas bien. Pourtant, cet état, récurrent, arrive tous les mois, et ne se contrôle pas.
Par ailleurs, la direction ne voit pas cela comme une charge supplémentaire. "Pour nous, ce n’est pas du tout un sacrifice", a rassuré Thomas Devineaux, le fondateur de l’entreprise.
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