Selon les déclarations du ministère des Sports, un groupe d’experts sera réuni pour « l’automne prochain » dans le but de concerter afin de « favoriser l’inclusion » des personnes transgenres dans le sport de haut niveau.
Lors d’un colloque préparé par le comité d’organisation des Jeux Olympiques de 2024 axé sur la lutte contre l’homophobie dans le sport, le sujet a été mis sur la table. Consciente du chemin à parcourir, Amélie Oudéa-Castéra s’est exprimée d’emblée : « On est là face à une évolution sociétale qu’on doit arriver à mieux accommoder dans le sport (…), d’abord dans le monde amateur en encourageant la pratique sportive des personnes transgenres ». « On a un enjeu particulier sur le sujet du haut-niveau », a-t-elle reconnu. Le statut des transgenres au sein du sport de haut niveau fait débat, les avis sont très partagés. En 2021, le Comité international olympique (CIO) n’a pas pu trancher concernant les règles régissant la participation des sportifs intersexes et transgenres. L’organisation a préféré laisser les fédérations internationales décider.
Interdictions de participation dans certaines disciplines
Autre cas délicat, World Athletics a pris la décision de bannir la participation des personnes transgenres lors des compétitions féminines. Il en va de même pour la fédération internationale de natation qui a fixé une directive simple : les personnes ayant des gènes masculins ne peuvent pas concourir lors des compétitions pour les femmes.
Face à ces situations très compliquées, Amélie Oudéa-Castéra a tenu à s’exprimer. « Le risque que nous avons (…) c’est vraiment celui d’un double écueil. D’un côté la pétition de principe de "trans" qui aurait "transitionné" et qui dirait "voilà l’état civil, je suis une femme, donc j’ai le droit de jouer". Ça ne peut pas être aussi simple », analyse-t-elle. « Parce qu’il y a un enjeu d’équité sportive qui aussi est très important. Et puis à l’autre bout du spectre, on ne peut pas être dans une logique de fermeture et ne pas vouloir éclairer davantage la réflexion par la mobilisation de nos experts », a-t-lle poursuivi.
Le ministère des Sports a tenu à prendre ses responsabilités en évoquant la création d’un groupe d’experts d’ici « l’automne prochain » pour travailler sur les solutions adaptées. « On peut parfaitement comprendre que les choses soient évolutives sur ce terrain là, mais il faut qu’on ait le plus possible de critères (…) pour favoriser l’inclusion des personnes transgenres dans nos compétitions sportives », conclue-t-elle.