Le transfèrement Salah Abdeslam en France constitue un point de discorde entre la justice française et la justice belge. En juin 2022, ce djihadiste franco-marocain a effectivement été transféré en Belgique pour le procès des attentats de Bruxelles (2016). Depuis, il est incarcéré à la prison de Haren (Belgique).
Le transfèrement de Salah Abdeslam en France aurait dû avoir lieu le 12 octobre 2023. Toutefois, ses avocats ont lancé une procédure empêchant cette éventualité, depuis le mois d’août. Ils pointent du doigt le verdict « inhumain » prononcé à l’encontre de leur client, par la Cour d’assises spéciale de Paris en juin 2022. L’on parle de la « condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible ». D’ailleurs, le 3 octobre 2023, la Cour d’appel de Bruxelles a statué en urgence, pour empêcher le rapatriement en France, du moins pas avant le débat sur le fond prévu le 17 octobre.
Jeudi 12 octobre, Éric Dupond-Moretti s’est prononcé sur le transfèrement de Salah Abdeslam en France, sur le plateau de BFMTV. Le ministre de la Justice s’est montré catégorique : « Nous avons des accords clairs avec la Belgique [sur le rapatriement du terroriste du 13-Novembre dans une prison française, NDLR] et je ferai tout pour qu’ils soient respectés. Et ils le seront ». Il argue également en évoquant une « décision de justice qui est prononcée dans le cadre d’un référé, [mais] le fond n’a pas encore été évoqué ».