Le procureur de Paris François Molins a révélé comment le groupe Etat islamique est financé en France.
Près de 500 experts et 80 ministres de 72 pays ont planché mercredi 25 et jeudi 26 avril à Paris sur le financement du terrorisme international, en particulier celui du groupe Etat islamique (EI) et d’Al-Qaida.
Le procureur de Paris François Molins a annoncé que 416 donateurs ayant participé au financement de Daesh ont été identifié en France depuis 2016. "C’est beaucoup", a-t-il déploré sur France Info. Le magistrat ajoute que ses services ont également identifié "320 collecteurs essentiellement basés en Turquie et au Liban grâce à qui les djihadistes qui se trouvaient en Syrie ou en Irak pouvaient recevoir des fonds". C’est de cette manière qu’a pu être récolté une partie des 80 000 euros nécessaires à l’organisation des attentats de Paris en novembre 2015.
Dans les colonnes du quotidien Le Parisien, il souligne également que "Daesh s’est principalement financé en utilisant deux vecteurs". François Molins parle d’abord de "la zakat, la charité". C’est le fait d’envoyer "de l’argent à des associations à but humanitaire ou directement à des membres de sa famille qui sont sur place". Puis, il y a "la ghanima". "Le butin de guerre, c’est à dire le financement par des actes délictueux", explique-t-il.
Comme le précise le procureur, la justice enquête sur le cas de parents qui sont soupçonnés d’avoir envoyé de l’argent à leurs enfants partis faire le djihad en zone irako-syienne. D’autres problèmes ont été mis au jour, comme des failles dans le système des mandats cash. La Banque postale est pointée du doigt par les services de François Molins.