À l’occasion du One Ocean Summit ce 11 février, le président de la République française, Emmanuel Macron, a annoncé l’extension de la réserve naturelle nationale (RNN) des Terres australes françaises (TAF) sur l’ensemble des espaces maritimes des archipels Crozet et Kerguelen et des îles Saint-Paul et Amsterdam administrés par les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Avec 1,6 million de km², la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises devient ainsi la plus grande aire marine protégée française et la deuxième plus grande aire marine protégée au monde.
Mesure phare de la Stratégie nationale pour les aires protégées 2030, cette extension de près d’un million de km² supplémentaires permet à la France de dépasser l’objectif de 30% des espaces maritimes et terrestres français en aires protégées (33%) et contribue ainsi fortement à l’objectif de protection des espaces emblématiques en protection forte.
Au sud de l’océan Indien, les Terres australes françaises constituent des sanctuaires de biodiversité particulièrement préservés, qui recèlent un patrimoine naturel exceptionnel.
Pour assurer la préservation des fonctionnalités écologiques et du patrimoine naturel dans l’ensemble des espaces maritimes des îles Australes, la réserve naturelle nationale (RNN) des Terres australes françaises s’étend désormais sur la totalité des zones économiques exclusives des trois districts, sur plus d’1 600 000 km², soit 15 % du domaine maritime français.
En incluant dans son périmètre l’ensemble des zones essentielles à la reproduction et à l’alimentation des espèces, cette nouvelle extension assure la protection d’un patrimoine naturel exceptionnel représentatif de la diversité biologique de l’océan Austral : première population mondiale de manchots royaux, deuxième population d’éléphants de mer, troisième population mondiale d’otaries à fourrure d’Amsterdam, route de migration de baleines bleues Antarctique et pygmées. La réserve compte huit espèces d’oiseaux endémiques ou subendémiques telles que le cormoran de Kerguelen ou l’Albatros d’Amsterdam. Ces zones de biodiversité exceptionnelles agissent également comme des puits de carbone (le phytoplancton absorbe le CO2), permettant ainsi de contribuer aux grands équilibres du climat.
L’extension de la RNN prévoit aussi la délimitation d’une zone de protection renforcée (protection forte de type réserve intégrale) sur près de 50 % des eaux de Saint-Paul et Amsterdam, en réponse aux enjeux écologiques identifiés dans cette zone, portant à environ 375 000 km2 (23%) la superficie de la réserve marine complètement préservée de toute activité industrielle ou commerciale et de tout rejet. Elle permet ainsi d’assurer le niveau de protection le plus élevé sur des milieux vulnérables d’une importance écologique et patrimoniale de premier ordre.
L’extension de la RNN s’accompagne également d’un renforcement de l’encadrement et du contrôle des activités humaines présentes dans les eaux australes et susceptibles d’impacter le patrimoine naturel. Toute activité d’exploitation minière est interdite dans le périmètre de la RNN. Le modèle de gestion durable des ressources halieutiques développé par les TAAF est renforcé, avec l’obligation pour toute pêcherie de se doter d’un plan de gestion et d’un objectif général de limitation des pressions sur les espèces et habitats les plus vulnérables.
Cette extension répond ainsi à la responsabilité et aux engagements de la France en matière de lutte contre l’érosion de la biodiversité et le changement climatique. Présents aux côtés du Président de la République française au One Ocean Summit à Brest, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Sébastien Lecornu, ministre des outre-mer, et Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, se réjouissent de cette avancée.