Dès que son diabète a été diagnostiqué, Yoann a été écarté de la gendarmerie.
En France, exercer certains métiers est interdit pour les diabétiques alors que le pays compte près de quatre millions de personnes malades, selon Doctissimo. Outre cette interdiction, les malades sont aussi victimes de nombreuses autres limitations comme les surprimes d’assurance ou le permis de conduire temporaire. Yoann, ancien gendarme, a été victime de ces faits.
A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, il a raconté ce qu’il a vécu durant une interview sur Relaxnews.
L’agence de presse Sputnik France a relayé cette histoire sur le récit de HuffPost. L’ex-gendarme de 30 ans a expliqué qu’il "a très mal vécu l’obligation de rendre son arme, retirer son insigne de gendarme et de ne plus pouvoir sortir de la caserne sur les horaires de travail".
Diagnostiqué diabétique de type 1 en novembre 2017, Yoann était un gendarme motocycliste depuis dix ans. Après un séjour à l’hôpital, il a dû être ausculté par un médecin militaire. Conformément au SIGYCOP (un profil médical permettant de déterminer l’aptitude d’un individu à exercer dans l’Armée française ou dans la Police nationale française), il a été déclaré inapte à exercer son travail. "À partir de là, on m’a retiré mon arme et mon véhicule (…). J’ai été mis au placard, je n’avais plus de perspectives d’évolution. Ma carrière était brisée", a-t-il révélé.
Cette décision a été prise suivant une loi, datée d’il y a plus de 60 ans. Elle prévoit que les diabétiques n’ont pas le droit d’exercer les métiers se rapportant à la protection de la personne, a expliqué HuffPost. Pourtant, au Canada et en Grande-Bretagne, les malades du diabète ont le droit de piloter des avions, à condition d’être toujours accompagnés dans la cabine. Pareillement, en Espagne, les métiers de l’armée, de la police et des pompiers sont enfin ouverts à ces personnes, après trois décennies de lutte.
Sylvie Picard, diabétologue et membre de la Fédération française des diabétiques, citée par Doctissimo, a pourtant souligné que ces règles sont rédigées, il y a plusieurs décennies. "Elles ne tiennent pas compte des nouvelles technologies de surveillance et de soin dont disposent les diabétiques, aujourd’hui, en France, comme les pompes à insuline et la mesure en continu du glucose", selon elle.
Face à cette situation, la Fédération française des diabétiques a lancé une pétition destinée à mettre fin aux discriminations professionnelles faites à l’encontre des diabétiques, le 17 octobre. Près de 24 000 signatures ont été déjà réunies.
D’après la Fédération, le 5 juillet dernier, un arrêté stipulant qu’une personne atteinte de diabète peut, désormais, exercer les métiers de l’hôtellerie sur un bateau de croisière.
De son côté, Yoann, lui, a demandé à être radié de la gendarmerie. Par la suite, il a signé un CDI à l’Ursaff pour devenir inspecteur du recouvrement. "J’ai trouvé un métier que j’aime tout autant. D’autres n’ont pas cette chance", a-t-il conclu.
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