Les enfants d’aujourd’hui sont-ils prêts à aider à la maison ? Une étude récente de l’Ined apporte un éclairage intéressant sur la participation des jeunes Français aux tâches ménagères.
L’éducation à la maison commence dès le plus jeune âge. Parmi les apprentissages fondamentaux figure celui des responsabilités. Les tâches ménagères, souvent considérées comme une corvée, sont pourtant un excellent moyen d’apprendre l’autonomie, le respect de l’autre et le sens des responsabilités.
Une nouvelle enquête menée par l’INED et publiée dans "Population & Sociétés" s’est intéressée à la participation des enfants de 10 ans aux activités domestiques.
Le rangement de la chambre est une tâche incontournable pour la quasi-totalité des enfants. Mais les responsabilités ne s’arrêtent pas là. Nombre d’entre eux participent à la vie de la famille en mettant ou débarrassant la table, en s’occupant des animaux de compagnie ou en aidant aux tâches ménagères. Les activités sont variées : préparer le repas, faire le ménage, plier le linge... Les enfants montrent ainsi un réel engagement dans la vie domestique.
L’étude révèle que les filles sont plus souvent assignées à des tâches liées à l’entretien de la maison. Les garçons, quant à eux, sont plus souvent chargés de tâches plus physiques comme sortir les poubelles. Ces différences s’observent dès l’âge de 10 ans et semblent s’inscrire dans une tradition plus large de répartition des tâches genrée.
Plusieurs facteurs entrent en jeu. Tout d’abord, les stéréotypes de genre ont la peau dure. Les filles sont associées aux soins et à la maison, tandis que les garçons sont encouragés à être actifs et autonomes. Ensuite, l’organisation familiale joue un rôle important. Dans les familles où la mère assume l’essentiel des tâches ménagères, les filles sont plus susceptibles d’être sollicitées pour l’aider. Enfin, le milieu social peut également influencer la répartition des corvées. Les enfants issus de milieux favorisés sont souvent moins sollicités notamment les filles.
Le milieu social du père semble influencer différemment les tâches réalisées par les filles. Si les garçons paraissent peu affectés par ce facteur, les filles de milieux populaires sont dirigées vers des tâches variées, allant du soin des animaux au ménage. Les filles de cadres, quant à elles, se concentrent davantage sur le rangement de leur espace personnel.
Ces inégalités dans la répartition des tâches ménagères dès le plus jeune âge peuvent avoir des conséquences à long terme. Il est donc essentiel de sensibiliser les parents et les enfants à l’importance de partager équitablement les travaux à la maison.
Pour lutter contre ces inégalités, plusieurs pistes peuvent être explorées.