Plusieurs associations, dont 13onze15 Fraternité et vérité, demandent à être reçues par Emmanuel Macron après avoir lancé un appel à rapatrier 200 enfants français et leurs mères.
Dans une déclaration commune, publiée lundi 23 mai, des associations appellent solennellement la France à rapatrier les enfants français et leurs mères détenus dans les camps, situés au nord-est de la Syrie dans les plus brefs délais. Comme le rapporte Franceinfo, de nombreuses associations sont les signataires de ce texte, dont 13onze15 Fraternité et vérité, la Ligue des droits de l’Homme et Amnesty International.
Selon elles, ces enfants ne sont coupables de rien : ils sont au contraire doublement victimes, du choix de leurs parents d’abord, et de l’abandon de leur pays ensuite. Elles ont souligné que le fait de laisser ces enfants grandir et prendre le risque qu’ils périssent dans des camps sordides est indigne d’un pays comme la France.
Les associations ont demandé une rencontre avec le président de la République tout en rappelant qu’abandonner ces enfants dans les camps "contribuera à fabriquer de la radicalisation". Philippe Duperron, président de l’association 13onze15 Fraternité-Vérité, s’est exprimé sur le sujet au micro de Franceinfo lundi 23 mai. D’après lui, il s’agit de prévention de la radicalisation. Il faut que tout soit fait pour que l’éducatif et la santé prévalent.
Outre le retour des enfants, les associations ont réclamé aussi le rapatriement des mères djihadistes.
Selon le responsable, leur rancœur envers le pays ne fera que croître si on les laisse dans ces camps. "Ça n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles", a-t-il noté.
Les associations ont indiqué par ailleurs, que depuis plus de 3 ans, 200 enfants français et leurs mères sont détenus par les autorités régionales kurdes dans les camps Roj et Al Hol, dans le nord-est de la Syrie.
Si aucune action n’est entreprise, la France peut être considérée comme "complice de leur détention illégale et de leur punition collective".
L’urgence de la situation a été évoquée également par ces organismes. Effectivement, la majorité des enfants avaient 2 ou 3 ans lorsqu’ils sont entrés dans ces camps, et certains y sont nés. Depuis lors, ils grandissent entourés de barbelés, dans la boue ou la poussière, et dorment sous des tentes de fortune pendant l’été et l’hiver.
Ils alertent ainsi les conditions de vie désastreuses dans lesquelles vivent les enfants qui manquent de soins adaptés, ne bénéficient d’aucun soutien psychologique, et ne sont pas scolarisés. D’ailleurs, des centaines de personnes détenues à al-Hol et Roj, dont au moins la moitié sont des enfants, sont déjà mortes ces trois dernières années, d’après les données de l’ONU.
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