Ce jeudi 16 juin, l’Observatoire international des prisons (OIP) et Amnesty International ont appelé le gouvernement français à mettre en œuvre en urgence un plan d’action pour en finir avec la surpopulation carcérale chronique.
En France, les prisons comptaient 71 038 détenus pour 60 722 places opérationnelles début mai. Un nombre en hausse par rapport à janvier alors que la Convention européenne des droits de l’homme avait demandé au gouvernement de résorber sa surpopulation carcérale.
Il y a deux ans, la CEDH avait condamné la France pour un surpeuplement chronique et des conditions de détention indignes. La population dans les prisons avait alors diminué drastiquement, conséquence de la crise sanitaire, mais le nombre de détenus n’a cessé d’augmenter depuis juin 2020.
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L’Observatoire international des prisons (OIP) et Amnesty International ont dénoncé, ce jeudi 16 juin, "l’inefficacité des mesures prises par les pouvoirs publics" pour se mettre "en conformité" avec la décision européenne.
D’après les établissements, le taux de densité carcérale atteint 138,9 %. L’OIP déplore des conditions de détention "particulièrement dégradées et dégradantes… exacerbées par la vétusté et l’insalubrité d’une proportion importante des établissements pénitentiaires".
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Les deux associations demandent à la France de rendre ses prisons dignes en mettant en œuvre en urgence un plan national d’actions contre la surpopulation carcérale. Elles ont, d’ailleurs, fait quelques propositions.
L’OIP et Amnesty International proposent de réorienter les fonds dévolus à l’extension du parc pénitentiaire à la rénovation des prisons existantes, au développement d’activités en détention et à la réinsertion. Elles suggèrent aussi de mettre en place un plan centré sur la dépénalisation de certains délits, la réduction du recours à la détention provisoire et le développement des mesures non privatives de liberté, rapporte Le Parisien.
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