La contribution à l’audiovisuel public sera supprimée de manière pérenne dès cette année, selon le gouvernement. Les syndicats de France Télévisions et Radio France appellent à la grève ce mardi 28 juin.
Le gouvernement a annoncé récemment la suppression de la redevance télé, la contribution à l’audiovisuel public. Cette décision suscite l’inquiétude et les craintes des salariés concernant l’avenir des médias public, note France Info.
Ainsi, les syndicats CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa, CGC et CFTC ont appelé les employés de France Télévisions et de Radio France à faire grève et à manifester à Paris ce mardi.
Dans un communiqué commun, les syndicats ont souligné que le fait de supprimer la redevance, ressource affectée, "c’est précariser et paupériser l’audiovisuel public en le basculant sur le budget général de l’Etat" donc en le rendant perméable "aux arbitrages et aux pressions politiques incessantes".
Dès cette année, l’exécutif souhaite remplacer la contribution à l’audiovisuel public par un budget courant sur plusieurs années tout en assurant que la fin de la redevance n’entraînera pas de baisse des moyens de l’audiovisuel public.
Un rapport du Sénat, rendu public en juin, a détaillé le montant nécessaire pour ce budget. Ainsi, l’Etat devrait trouver 3,14 milliards d’euros supplémentaires chaque année, en plus des 560 millions qu’il versait déjà pour compenser le non-paiement de la redevance par les ménages aux revenus les plus faibles. Les syndicats réclament la mise en place d’une taxe universelle, affectée à l’audiovisuel public, dont le rendement serait au moins équivalent au montant actuel de la redevance, ainsi qu’un financement dédié pour lutter contre les fakes news.
Outre la suppression de la redevance, le rapport du Sénat propose aussi la fusion de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l’INA, dans une société publique, baptisée France Médias, à partir de 2025.
Ces hypothèses inquiètent les organisations syndicales, puisqu’elles pourraient être instaurées pour réduire le coût de fonctionnement de l’audiovisuel public, comme une fusion entre les réseaux régionaux de France 3 et de France Bleu.
Selon les syndicats, la perspective du démantèlement [du service public] au profit d’un secteur privé où régneraient les milliardaires des médias est insupportable. C’est à l’aune du niveau d’indépendance de l’information que l’on mesure la maturité d’une démocratie.