ADIL BENAYACHE/SIPA
D’après l’avocate Christelle Mazza, en charge du dossier, "là où l’État est considérablement responsable, c’est d’instrumentaliser ce dévouement pour écraser et utiliser les personnels".
Une plainte visant trois membres du gouvernement a été déposée devant la Cour de justice de la République. Des soignants et leurs proches dénoncent un système oppressant à l’origine de plusieurs suicides dans les hôpitaux. Les ministres Catherine Vautrin, Élisabeth Borne et Yannick Neuder font l’objet d’une plainte collective déposée le 10 avril. Le dépôt émane d’une vingtaine de personnes composées de soignants et de familles endeuillées. Le texte les accuse de harcèlement moral, d’homicide involontaire et de mise en danger délibérée. La commission des requêtes de la CJR examinera la recevabilité du dossier le 19 juin. Si elle l’estime fondée, une enquête pourrait s’ouvrir. La décision définitive devrait intervenir à l’automne.
L’avocate Christelle Mazza, en charge du dossier, décrit un fonctionnement destructeur au sein de l’hôpital public. Elle évoque un système chaotique, des réformes incessantes, et une pression constante exercée sur les agents. Dans les détails, "il y a d’abord l’organisation de la désorganisation institutionnelle, avec des ministres qui changent tout le temps, de multiples réformes de l’hôpital ; on a un tel chaos que les agents ne savent plus à qui rendre des comptes et cela dilue les responsabilités. Il y a aussi la prétendue doxa des contraintes budgétaires où l’on dit qu’il va falloir faire plus avec moins. Et puis il y a évidemment la pression exercée sur les personnels, on écrase toute forme de dissidence", a-t-elle énuméré sur le récit d’Ouest France. D’après elle, toute contestation serait systématiquement étouffée.
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