Après l’agrément de la congélation d’ovocytes sans raisons médicales, les centres font face à un afflux de demandes.
Depuis près de deux ans, les femmes ont le droit de conserver leurs ovocytes. La nouvelle loi qui permet cette procédure a été effective depuis août 2021. Depuis, l’autoconservation ovocytaire connaît un succès fulgurant. Selon les renseignements officiels, les demandes reçues par les centres spécialisés avoisinent les 11000. Dans le détail, 4800 femmes ont commencé le procédé et 1778 ont pu aller jusqu’au bout de la congélation. Plus de trente établissements agréés traitent les requêtes de cryoconservation ovocytaire.
Auparavant, ce système était réservé pour les femmes ayant des raisons médicales de le faire. Actuellement, la procédure est ouverte à toutes les femmes qui expriment l’envie de conserver leurs ovocytes pour une raison personnelle. Elles peuvent utiliser cette méthode pour favoriser ses chances d’enfanter grâce à la PMA. Parfois, c’est aussi lié à l’inquiétude d’une baisse de fertilité. La loi impose quelques conditions : la fourchette d’âge pour le prélèvement d’ovocyte est fixée entre 29 et 37 ans. Pour la « décongélation », l’âge limite est de 45 ans, elle pourra ainsi entamer une PMA.
Le Docteur Pauline Jaeger, du service de médecine de la reproduction à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon, a décrit un profil type de ses patientes. Selon la spécialiste de la reproduction, ce sont « des célibataires qui voient l’horloge biologique avancer, et qui veulent alléger la pression sociale ».
L’augmentation des demandes a causé un véritable « bouchon » dans les centres dédiés. De ce fait, les durées d’attente se rallongent. Elles peuvent aller jusqu’à 2 ans. Certaines femmes abandonnent en cours de route à cause de ce délai d’attente trop long. La limite d’âge est dépassée ! Virginie Rio pointe du doigt les autorités sur ce détail. Selon elle, le gouvernement aurait dû y penser avant. D’après la fondatrice de l’association Bamp ! les centres privés auraient dû avoir la permission de pratiquer des autoconservations sans motif médical.
Le membre du gouvernement, chargé des professions de santé, a abordé ce point le 2 août dernier. Selon Agnès Firmin-Le Bodo, de « nouveaux centres » seront homologués pour réaliser la procédure.