Mardi 6 février, les locaux de Lactalis ont fait l’objet d’une perquisition dans le cadre d’une enquête menée par le parquet national financier (PNF). Le géant international de l’industrie laitière est sous enquête pour des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale.
La Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale de la police judiciaire a mené des perquisitions au siège du géant laitier, ainsi qu’à ses bureaux parisiens et à la résidence de son dirigeant, Emmanuel Besnier, à Paris également. Ces interventions font partie d’une enquête en cours, selon une source judiciaire, rapportent TF1Info et d’autres médias nationaux. Prévues depuis un certain temps et sans lien avec le contexte social actuel, ces perquisitions ont été réalisées dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet national financier (PNF) en 2018 pour suspicion de blanchiment de fraude fiscale aggravée. Les soupçons portent sur la période de 2009 à 2020, durant laquelle l’entreprise aurait potentiellement minimisé son bénéfice imposable.
Selon la source judiciaire, le montant des droits potentiellement éludés au cours de cette période est actuellement estimé à plusieurs centaines de millions d’euros. L’objectif de l’enquête est précisément de déterminer si une fraude a été perpétrée et, le cas échéant, d’évaluer de manière plus détaillée le montant des droits non payés.
> À lire aussi : Contamination de lait infantile : Lactalis mis en examen pour ’blessures involontaires’ et ’tromperie aggravée’
Le PNF a élargi son enquête à la fraude fiscale aggravée après des signalements de la Confédération paysanne en 2019 et des dénonciations fiscales obligatoires en 2022. Les investigations, selon Le Monde, ne visent pas la fiscalité personnelle d’Emmanuel Besnier, mais son rôle central dans l’affaire est souligné en raison des liens étroits entre les holdings familiaux et l’entreprise.
Lactalis a sobrement confirmé les perquisitions, affirmant qu’elles se sont déroulées sans incident et concernent des faits anciens déjà examinés. Les producteurs de lait critiquent la politique d’achat de Lactalis, jugée unilatérale et non conforme à la loi Egalim (à savoir : négociation, prise en compte des coûts).
> Toute l’actualité en France sur LINFO.re