Avec la relance de la mission gouvernementale, Sandrine Josso espère renforcer les outils législatifs et opérationnels pour lutter contre la soumission chimique, une forme insidieuse de violence souvent décrite comme le "crime invisible".
Lors des Questions au gouvernement ce mardi 8 octobre, la députée Sandrine Josso a obtenu la relance de la mission gouvernementale sur la soumission chimique. Ce sujet est particulièrement sensible en pleine période du procès des viols de Mazan. La mission, initialement confiée en avril par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, avait été suspendue après la dissolution de l’Assemblée nationale. Après un discours poignant ovationné par ses collègues, l’élue de Loire-Atlantique a su convaincre le gouvernement de reprendre les travaux.
Sandrine Josso mène ce combat depuis qu’elle a été victime de soumission chimique en novembre 2023. Elle a porté plainte contre le sénateur centriste Joël Guerriau, qu’elle accuse de l’avoir droguée dans le but de l’agresser sexuellement. Lors de son intervention, elle a rappelé le traumatisme qu’elle a subi. "Sept mois après ce traumatisme, je démarrais une mission gouvernementale. Notre objectif : aider à identifier et détecter les cas de soumission chimique pour améliorer la détection des victimes.", a-t-elle raconté sur les propos recueillis par TF1 Info. Elle a ensuite appelé à un changement de paradigme. "Il faut que la honte change de camp. Elle le pourra si on comprend la douleur des victimes et qu’on aide les professionnels qui les accompagnent.", a-t-elle martelé.
La secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, a salué l’engagement de la députée et a annoncé la relance officielle de la mission. "La lutte contre les violences sexistes et sexuelles a été érigée en priorité par le Premier ministre Michel Barnier dans sa déclaration de politique générale. (...) C’est la raison pour laquelle le Premier ministre a décidé de vous nommer à nouveau en mission pour la lutte contre la soumission chimique comme violence faite aux femmes", a-t-elle déclaré. La secrétaire d’État a également exprimé son soutien aux recommandations futures de Sandrine Josso, en mentionnant des dispositifs concrets tels que le "kit du lendemain".
L’une des principales recommandations de Sandrine Josso est la mise à disposition dans les pharmacies, sur prescription médicale, d’un "kit de détection" ou "kit du lendemain". Ce kit contiendrait des flacons pour recueillir des échantillons d’urine ainsi que les informations et procédures nécessaires pour faciliter l’obtention de preuves. "La soumission chimique, c’est le crime parfait. C’est un contre-la-montre pour obtenir des preuves", explique-t-elle. Elle souligne que les substances utilisées disparaissent très rapidement de l’organisme, rendant la preuve difficile à collecter, d’où l’importance d’un tel kit.
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