Illustration - ERIC DESSONS/JDD/SIPA
Selon les auteurs de l’étude réalisée avant la pandémie de Covid-19, la souffrance psychique liée au travail entraîne de "graves conséquences sur la qualité de vie des travailleurs touchés" sans oublier son coût pour la société.
Une étude menée par Santé publique France et publiée le mardi 5 mars révèle une augmentation significative de la souffrance psychique liée au travail en France. Celle-ci affecte les femmes deux fois plus que les hommes. "En 2019, la prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail était plus de deux fois supérieure à celle de 2007, avec une augmentation notable à partir de 2016, quel que soit le sexe", ont souligné les auteurs dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Les données recueillies auprès de médecins du travail volontaires avant la pandémie de Covid-19 mettent en évidence une hausse de la souffrance psychique chez les femmes, passant de 2,4% en 2007 à 6,2% en 2018, avec une légère baisse en 2019. Chez les hommes, cette prévalence a également augmenté jusqu’en 2015, puis est restée relativement stable par la suite, oscillant autour de 2,6%, rapporte Le Figaro.
L’étude révèle également des disparités sectorielles, avec un risque accru de souffrance psychique dans certains secteurs spécifiques. Chez les femmes, les secteurs du transport, de l’entreposage, de la construction et de l’industrie sont particulièrement concernés. En revanche chez les hommes, c’est notamment dans l’agriculture, les services, l’hébergement et la restauration que ce risque est plus élevé. Les chercheurs suggèrent que ces augmentations pourraient être dues à une détérioration des conditions de travail, mais également à une meilleure sensibilisation des médecins et des salariés aux problèmes de santé mentale. Les troubles anxieux et dépressifs sont les affections psychiques les plus fréquemment signalées. Ils soulignent donc l’importance de cet enjeu de santé publique. Les troubles psychiques engendrent de graves conséquences sur la qualité de vie des travailleurs touchés, mais son coût pour la société est aussi considérable.
Pour remédier à cette situation, les auteurs préconisent des politiques visant à réduire les inégalités entre les sexes dans les secteurs à risque. Cette solution permet d’assurer une répartition plus équitable des expositions professionnelles et, par conséquent, d’avoir un impact positif sur la santé mentale des salariés.
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