Les résultats du dernier baromètre du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du Travail, ont montré que les discriminations au travail sont davantage dénoncées.
La 13e édition de l’enquête annuelle du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du Travail a été conduite par téléphone du 6 février au 14 mai 2020 par l’institut BVA. Basée sur les discriminations au travail, elle a été réalisée auprès de deux échantillons représentatifs de 590 salariés et de 500 agents de la fonction publique, constitués selon la méthode des quotas.
Les résultats ont montré que les discriminations au travail sont de plus en plus dénoncées. Effectivement, trois quarts de la population active ayant été confrontée à cette situation, ont indiqué qu’ils ont entrepris des démarches à la suite des faits.
Par rapport à 2013, un doublement est constaté, note le journal Le Figaro. "Cela peut traduire une certaine prise de conscience", a estimé Claire Hédon, la nouvelle Défenseure des droits, dans un entretien aux Echos. Par ailleurs, "quatre personnes sur dix sont témoins de discriminations", a-t-elle souligné tout en appelant à amplifier la lutte contre les discriminations.
Avec 53 % des cas, la démarche la plus effectuée a été le dialogue avec la direction pour dénoncer ces discriminations. Le recours à un avocat ou l’engagement de procédures contentieuses, sont pat ailleurs devenues plus courantes (respectivement de 17 % et 14 % pour le privé ; 22 % et 15 % pour le public). Une importante hausse est également constatée concernant le recours aux représentants du personnel ou à un syndicat (+ 21 points dans le public, + 15 dans le privé).
Malgré une certaine régression, 23 % des personnes déclarent avoir été victimes de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoire dans l’emploi. L’apparence physique (40 % des cas), le sexe (40 %) et l’état de santé (30 %) sont les critères de discrimination les plus souvent évoqués. Par ailleurs, une victime sur quatre annonce avoir été confrontée cumulativement à des discriminations, des propos et comportements sexistes, racistes, homophobes, liés à la religion, au handicap ou à l’état de santé, et à des formes de dévalorisation au travail.
Les discriminations ont toujours eu des impacts négatifs sur l’emploi. Près de la moitié des personnes discriminées ont connu cette situation. Par ailleurs, 19 % ont été licenciées ou non renouvelées après les faits et 14 % ont reçu un avertissement ou un blâme, ou bien ont été mutées contre leur gré.
Côté santé, environ la moitié des sondés ont évoqué un sentiment de fatigue, de tristesse ou une dégradation de l’état de santé. "Les discriminations au travail n’ont pas que des conséquences sur la vie professionnelle. Cela va bien au-delà", a prévenu Claire Hédon. Cette dernière a rappelé que l’employeur a une obligation de moyens renforcés pour protéger la santé et la sécurité de ses salariés.
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