Depuis le début du confinement, les enfants et les jeunes ont passé beaucoup plus de temps devant les écrans. Un sondage a montré que la sédentarité s’est aggravée chez eux.
En raison du confinement lié à l’épidémie de Covid-19, la sédentarité des enfants a augmenté. Ainsi, les jeunes âgés de 6 à 8 ans passent plus de temps devant la télévision, internet, jeux vidéo….
Ce résultat a été publié, jeudi 18 juin, après une étude réalisée en ligne par Harris Interactive pour l’association Assurance Prévention/IRMES. Elle s’est déroulée en 2 temps (26 février-2 mars et 28 mai-4 juin) auprès, à chaque fois, d’un échantillon représentatif d’un millier d’enfants, selon 20 Minutes.
Les activités sédentaires prédominantes chez les enfants ont représenté en moyenne 33,3 heures par semaine alors qu’avant le confinement, cette durée est de 22,6 heures. Une hausse de près de 50% est ainsi constatée, s’est alarmé un médecin expert du sport, car la sédentarité est néfaste pour la santé des plus jeunes.
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Les résultats de ce sondage ont montré que les jeunes ont passé 10 heures par semaine en moyenne à regarder la télévision (contre 6,7 heures avant le confinement). Pareillement, une augmentation est constatée concernant la navigation sur internet avec 7,7 heures contre 5,2. Pour les jeux vidéo : 7,2 heures (contre 4,7) et 5,1 heures à discuter avec leurs amis via les réseaux sociaux et par SMS contre 3,7. Toutefois, une bonne nouvelle, ils ont dépensé plus de temps à lire.
Cette hausse des activités sédentaires s’est faite au détriment de l’activité sportive. En effet, la durée du temps consacré aux sports est passée de 3,5 heures début mars à 2,7 heures par semaine pour les enfants et adolescents. Pour les autres activités physiques : marcher ou faire du vélo, ils ont consacré en moyenne 5,5 heures par semaine contre 6,1 h avant le confinement.
D’après cette étude, le maintien d’un certain niveau d’activité physique reste irrégulier et insuffisant : 6 enfants sur 10 n’en ont pas eu tous les jours. Pourtant, la recommandation de l’OMS est d’une heure par jour. Par ailleurs, 14 % des jeunes n’ont pas fait du tout de sport durant cette période, taux qui grimpe à 20 % chez les lycéens.
Toute cette situation inquiète le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (IRMES). Il a annoncé que le confinement a des lourdes conséquences, car certains enfants "qui ne sont pas sortis du tout pendant trois mois se retrouvent avec un déficit de leurs capacités : ils n’arrivent pas à monter un étage".
Le Pr Toussaint a suggéré qu’il faut donner aux enfants, le plus possible d’accès à toutes les activités physiques et sportives pendant les deux semaines d’école qui restent et les grandes vacances. L’objectif est d’éviter que cette sédentarité supplémentaire ne s’installe au détriment de leur santé.
Cet avis est partagé avec le Dr Jean Lalau-Kéraly, pédiatre nutritionniste spécialiste de l’obésité infantile. Pour lui, la reprise de l’école pour tous les enfants est une très bonne chose. D’autant que l’on sait que les enfants ne sont pas vecteurs de transmission du Covid-19. D’ailleurs, grâce à leur exposition aux autres coronavirus, comme les petits rhumes et autres maladies hivernales, "une forme d’immunité croisée s’est créée en eux", a-t-il renchéri. D’après lui, "il suffira de profiter de l’été pour faire des activités de plein air, du vélo ou encore de la natation, et les effets délétères du confinement ne seront plus qu’un mauvais souvenir".
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