Un sondage fait par BVA Opinion pour les associations Le Refuge et SOS Homophobie, attestent que l’homophobie au sein du milieu familial subsiste toujours.
Dimanche dernier, une polémique a agité l’actualité. La raison ? Pour marquer la journée de lutte contre l’homophobie, les footballeurs évoluant dans le championnat français ont arboré un maillot aux motifs de l’arc-en-ciel. Des joueurs ont préféré ne pas participer parce qu’ils ne voulaient pas porter le maillot spécial pour la campagne contre l’homophobie.
Les résultats d’un sondage réalisé par BVA Opinion, révélés par Le Parisien, font état d’une réalité déconcertante. Commandé par les associations Le Refuge et SOS Homophobie, ce sondage démontre que les personnes LGBT continuent de subir des discriminations au sein même de leur propre famille. L’association SOS Homophobie appuie ces chiffres avec un rapport sur les LGBTIphobies 2023. Il répertorie 1506 témoignages rassemblés en 2022 : 1195 situations LGBTIphobes en France dont 40% des insultes et 15% des agressions verbales et physiques.
Dans la région francilienne, les plaintes contre les actes homophobes ou transphobes ont fait un bond de 30% durant l’année 2022 à Paris. Les agressions en ligne ne sont pas en reste avec 17%. Le pourcentage des actes homophobes venant de l’entourage est assez conséquent : 15% pour les membres de la famille et 9% pour le voisinage. Les statistiques continuent avec les commerces et les services (13%), les lieux publics (12%).
Le sondage effectué par l’institution BVA Opinion établit un fait désolant : le fait qu’un parent ne puisse pas accepter l’homosexualité de son enfant est validé par un Français sur cinq. Lors du questionnaire, 17% des participants ont déclaré concevoir que "les parents d’un enfant LGBT+ n’acceptent pas que leur enfant soit LGBT+". Encore plus atterrant, 13% d’entre eux acceptent le fait des parents ne veulent pas que leur progéniture ait "un ami ou un compagnon LGBT+".
La suite de l’enquête fait des révélations encore plus inquiétantes : un Français sur 10 arrive à justifier la rupture totale des liens familiaux. 8% des personnes interrogées assurent comprendre qu’un parent coupe les ponts avec son enfant LGBT ou qu’il soit chassé de la maison. Encore pire, 5%"comprennent" qu’un parent soit violent envers sa progéniture LGBT.
SOS Homophobie signale aussi une hausse de la transphobie dans son rapport 2023. L’organisation de défense contre l’homophobie, constate "une vague de transphobie, portée par nombre de mouvements anti-trans, et ce jusque dans les sphères de l’État". Un constat que vient là aussi confirmer le sondage réalisé par BVA Opinion. C’est à propos des enfants transgenres que la part de répondant exprimant une opinion négative est la plus importante. Ils sont 27% à indiquer comprendre que des parents s’opposent à la transition de genre de leur enfant.