Une étude sur l’isolement des personnes âgées a été réalisée par l’association Les Petits Frères des Pauvres. Un demi-million d’entre elles sont en "situation de mort sociale".
Le nombre de seniors, vivant dans l’isolement ne cesse d’augmenter, a alerté l’association Les Petits Frères des Pauvres qui a réalisé une étude sur la solitude des personnes âgées.
En 4 ans, la proportion des seniors, isolés des cercles familiaux et amicaux, a plus que doublé (+122 %), passant de 900 000 en 2017 à 2 millions en 2021. D’après les résultats, 1,3 million de personnes âgées ne voient jamais, ou quasiment jamais ses enfants et petits-enfants, contre 470 000 en 2017.
Afin de mesurer l’isolement des personnes âgées, l’association a pris en compte quatre cercles de sociabilité, rapportés par Sud Ouest : famille, amis, voisinage, associations. Elle a ainsi, prévenu que 530 000 seniors ne sont plus dans aucun de ces cercles.
Yann Lasnier, délégué général des Petits Frères des pauvres, a indiqué que la mesure de l’indicateur de "mort sociale" a quasiment doublé entre 2017 et 2021. Dans son étude. 3,9 millions de personnes âgées, soit une sur cinq, n’ont pas ou quasiment pas de relations amicales alors qu’elles étaient 1,5 million en 2017.
L’association a précisé, dans son rapport, que le cercle du voisinage a le moins souffert (- 2%) ainsi que les relations avec les commerçants et autres professionnels de proximité. Ces derniers jouent le rôle de "remparts contre l’isolement", selon l’association. Au total, un tiers des personnes âgées, soit 6,5 millions, se sentent fréquemment seules, et 2,5 millions (14%) tous les jours ou très souvent.
La crise sanitaire a eu un impact extrêmement fort sur la solitude des personnes âgées, devant le décès d’un proche, la maladie, le handicap, une séparation ou un divorce, selon la moitié des enquêtés. Quatre facteurs déclencheurs d’isolement ont été cités : être sans famille proche, en perte d’autonomie, ne pas être à l’aise avec le numérique et avoir des revenus inférieurs à 1 000 euros. Par ailleurs, 3,6 millions de personnes âgées sont toujours exclues du numérique.
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