En Seine-Saint-Denis, les mamans sont de plus en plus nombreuses à se retrouver sans toit, un bébé sur les bras. Une situation qui inquiète l’association Interlogement93, qui gère la plateforme d’appel du 115 dans le département.
En juillet et août, 54 familles se sont retrouvées sans solution d’hébergement à la sortie de la maternité et 14 d’entre elles vivaient déjà à la rue ou en bidonville lors de leur admission, constatent les équipes du 115 sous le récit de France Bleu Paris.
Le nombre de femmes enceintes ou venant d’accoucher qui ont recours à l’hébergement d’urgence explose dans le département. Faute de place pour les garder en sécurité, des maternités laissent partir des jeunes mamans à la rue avec leur nourrisson. Fin août, des maternités de Seine-Saint-Denis ont laissé partir deux femmes à la rue avec leurs bébés de trois semaines et quatre mois. "Les maternités ne le font pas de gaieté de cœur", explique François Bulan, chef de service du 115 de Seine-Saint-Denis. "Leurs lits sont complètement saturés et ne peuvent plus accueillir les femmes qui ont besoin d’accoucher", souligne-t-il.
Jeudi 30 août, 19 femmes enceintes tentaient de joindre le 115-93 et à devoir se résoudre à dormir à la rue ou trouver un abri de fortune, faute de place disponible pour les accueillir. Les conditions de vie de ces femmes, souvent combinées avec l’absence de suivi médical régulier au cours de la grossesse, ont de lourdes conséquences sanitaires. Les taux de prématurité, de césarienne et de faible poids de l’enfant sont largement supérieurs pour ces femmes que la moyenne nationale.
Face à la situation "inimaginable", c’est de "l’impuissance" que ressent l’association Interlogement93 qui gère le 115, le Samu social de Seine-Saint-Denis. Au point de lancer mardi 4 septembre un appel public de détresse ou plutôt un "cri du cœur", selon l’expression de Bénédicte Souben, d’Interlogement93. "Nous n’avons pas assez de places en hôtel et sommes complètement saturés", résume-t-elle. Maxence Delaporte, le responsable opérationnel de l’association Interlogement93 demande "d’augmenter le nombre de places de mises à l’abri immédiates à l’hôtel". Il se désole de devoir répondre tous les jours "négativement à des familles avec des enfants".