Le Secours catholique a alerté sur la situation de pauvreté en France. De nombreux ménages se privent régulièrement de repas durant toute une journée.
Le Secours catholique a alerté sur l’état de la pauvreté en France dans son rapport annuel jeudi 18 novembre. Cette association caritative a indiqué que 27% des bénéficiaires de l’aide alimentaire du Secours catholique ne mangent pas pendant une journée entière ou davantage de manière régulière. Ils souffrent ainsi, d’une insécurité alimentaire grave, note France Info. Cette situation alarmante touche particulièrement les ménages sans ressources, les parents isolés et les personnes seules.
Une insécurité alimentaire "modérée" touche également 53% des personnes aidées. Il s’agit d’une situation impliquant des arbitrages stricts sur la qualité, la diversité et la fréquence des repas.
Dans cette catégorie, sauter un repas est une pratique courante, notamment s’il est nécessaire de se sacrifier pour ses enfants. Dans ce rapport, l’association a déploré que les familles rognent sur la partie variable des dépenses, à commencer par l’alimentation et le chauffage quand les revenus suffisent à peine.
Ce rapport du Secours catholique est le résultat d’une enquête réalisée en mai et en juin auprès d’un échantillon de 1 088 ménages bénéficiaires des chèques-service de l’association en 2020.
La chaîne rappelle que ces tickets ont été octroyés en urgence en réponse à la perturbation des distributions alimentaires classiques durant la crise sanitaire. Ils peuvent être utilisés dans la plupart des supermarchés. Dans un témoignage, une mère célibataire de trois enfants dans les Ardennes, en avril 2020, a indiqué que la somme de 100 euros, par carnet, pourra l’aider à tenir une petite quinzaine de jours.
Le réseau Caritas rappelle en introduction de ce rapport que le recours à l’aide alimentaire ne cesse d’augmenter en France : 2,6 millions de bénéficiaires en 2009, contre 5 à 7 millions désormais, toutes sources d’aide confondues. En 2020, pour 57% des bénéficiaires des chèques-service du Secours catholique, c’était la première fois qu’ils demandaient un coup de pouce pour se nourrir.
Trois ménages sur dix ont dit avoir subi une perte de revenus. Par ailleurs, la fermeture des établissements scolaires, et donc des cantines, a également fait peser une charge imprévue sur le budget de 60% des familles avec enfants. La moitié des ménages enquêtés ont un niveau de vie mensuel inférieur à 235 euros, un montant "très en deçà du seuil d’extrême pauvreté", fixé à 739 euros.
Cette situation est aggravée par le non-recours aux aides, car un tiers des personnes éligibles au RSA n’en bénéficie pas. Par ailleurs, les étrangers se trouvent dans les situations graves d’insécurité alimentaire, et demandent des aides alimentaires.
Les personnes concernées par l’insécurité alimentaire s’inquiètent pour leur santé. Huit ménages interrogés sur dix s’y disent "préoccupés" par les effets de leur régime alimentaire sur leur santé.
Cette crainte touche notamment les familles monoparentales et les couples avec enfants, car la moitié des bénéficiaires d’aide disent ne pas pouvoir faire attention aux apports nutritionnels.
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