Le BRGM a alerté que le niveau des nappes demeure globalement peu satisfaisant partout en France. L’inquiétude est particulièrement forte pour les nappes du Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales.
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a fait état d’un niveau des nappes phréatiques "qui n’évolue et demeure globalement peu satisfaisant" partout en France. En effet, deux tiers des nappes sont toujours au plus bas pour la saison et cela ne pourrait être qu’un début.
Le cas du Roussillon, situé dans les Pyrénées-Orientales, a particulièrement suscité l’inquiétude, rapporte TF1.
Les nappes représentent une réserve d’eau potable indispensable pour le bassin de population. Le secteur agricole y puise une partie de l’irrigation des exploitations agricoles. Cette réserve soutient également l’activité touristique du département. Chaque année, 80 millions de m3 y sont prélevés, selon le syndicat mixte chargé de la gestion et de la protection de ces nappes. Ces dernières ont pourtant atteint "des niveaux bas sur la nappe profonde du Pliocène à très bas sur la nappe superficielle en juin", d’après le rapport du BRGM.
Les niveaux des nappes seraient tellement bas qu’ils pourraient passer sous le niveau de la mer. De ce fait, il y a un risque fort "d’intrusion saline".
L’eau salée pourrait alors s’infiltrer dans les nappes d’eau douce et le peu d’eau restant sera impropre à la consommation. Cette situation aura un impact sur l’approvisionnement en eau dans les Pyrénées-Orientales.
Le syndicat mixte des nappes du Roussillon a souligné que la hausse des prélèvements dans ce bassin depuis 1970 a conduit à une baisse continue et régulière des niveaux d’eau. A certains moments de l’année, certains secteurs se trouvaient déjà en déficit quantitatif. Ce phénomène aurait été accentué par le réchauffement climatique, puisqu’en plus de la sécheresse, le niveau de la mer monte et le risque d’infiltration d’eau salée pourrait se multiplier. "En 2030, dans dix ans environ, il y a un risque majeur de contamination marine de l’ensemble de la nappe", a prévenu en 2019 Henri Got, hydrologue et professeur émérite à l’université de Perpignan. Par ailleurs, le BRGM a indiqué qu’il ne faudra pas compter sur de possibles chutes de pluie pour améliorer la situation cet été. "Pour le Var et le Roussillon, c’est déjà trop tard", a alerté l’hydrologue de l’institut Violaine Bault.
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