Malgré la pluie abondante enregistrée dans l’Hexagone ces deux derniers mois, une grande majorité des nappes phréatiques françaises se trouvait à des niveaux préoccupants au 1er mai.
Au cours des mois de mars et avril 2023, les précipitations cumulées ont été supérieures à la normale sur une grande partie de la France, ce qui a eu un effet bénéfique sur les nappes d’eau souterraine des deux tiers nord du pays. Cependant, la situation reste préoccupante sur une grande partie du pays, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Malgré les pluies abondantes dans certaines régions au cours des deux derniers mois, une très large majorité des nappes phréatiques françaises (68 %) demeure à des niveaux préoccupants au 1er mai, souligne la même source citée par Europe1.
Il y a un mois, 75 % des nappes présentaient des niveaux modérément bas ou très bas, ce qui faisait craindre un risque avéré de sécheresse estivale dans certaines régions, avait alerté l’organisme. Au 1er mai, 17 % des nappes affichent des niveaux supérieurs aux normales mensuelles (8 % en mars), mais 68 % des niveaux demeurent modérément bas à très bas, dont 20 % à des niveaux très bas (19 % en mars), a-t-il souligné.
Avec ce déficit, le BRGM craint une saison estivale encore plus sèche cette année. L’été 2022 avait déjà été marqué par une sécheresse exceptionnelle dans l’Hexagone. Les précipitations abondantes en mars et avril, notamment dans le nord du pays, ont permis de recharger les nappes et de retarder le début de la période de vidange dans les zones les plus arrosées, note le BRGM. Cependant, ces pluies sont arrivées un peu tard, lorsque la végétation printanière était déjà épanouie et absorbait une grande partie de l’humidité. De plus, elles surviennent après un automne et un hiver particulièrement secs, ce qui a empêché une bonne partie des réserves d’eau souterraine de se reconstituer.
Par ailleurs, les précipitations n’ont pas été uniformes sur l’ensemble du territoire. Dans le sud de la France, les pluies en profondeur ont été insuffisantes, voire inexistantes. Pour les semaines à venir, le BRGM prévoit une détérioration de la situation. Il anticipe qu’en l’absence de précipitations suffisantes en mai, la vidange des nappes devrait s’étendre à l’ensemble du territoire. Les niveaux devraient alors continuer à baisser et la situation devrait se détériorer plus ou moins rapidement selon les régions.