Les accusés, les laboratoires Servier et l’Agence du médicament, encourent d’énormes amendes et l’indemnisation de plusieurs victimes.
L’accusation reprend ses réquisitions contre les laboratoires Servier et l’Agence du médicament, dans la matinée de ce mardi 23 juin, dans l’affaire du scandale sanitaire du Mediator. Le réquisitoire doit débuter à 10 heures ce jour. Ce sont les procureures Aude Le Guilcher et Cristina Mauro qui s’en chargeront, relate Le Figaro.
Les deux accusés encourent de lourdes amendes, mais aussi l’indemnisation de nombreuses victimes. Quant à l’ancien numéro deux du groupe, Jean-Philippe Seta, il risque une peine de prison. Par ailleurs, plusieurs anciens experts et responsables sont aussi poursuivis. Ils sont suspectés de conflits d’intérêts avec les laboratoires Servier.
Mediator est un médicament, tenu pour responsable de centaines de décès. Son procès a commencé le 23 septembre dernier, soit près de dix ans après son retrait sur le marché. Il est utilisé pour traiter le diabète. Il a été prescrit à environ 5 millions de personnes durant 33 ans, relate Le Figaro.
Plus tard, la firme pharmaceutique et l’ancien numéro deux de Jacques Servier ont été accusés d’avoir dissimulés expressément les propriétés anorexigènes et la toxicité du Mediator. Ils sont alors poursuivis pour "escroquerie", "tromperie aggravée" ou encore "homicides et blessures involontaires". Pour leur part, ils réfutent toutes ces accusations évoquant notamment des "erreurs d’appréciation".
Selon Le Figaro, plus de 6 500 personnes se sont constituées parties civiles dans cette affaire, dont au moins 4 600 victimes directes, mais aussi une centaine de caisses d’assurance maladie ayant pris en charge le remboursement du Mediator. Les avocats des parties civiles ont réclamé environ un milliard d’euros d’indemnisations.
"Jamais le Mediator n’aurait dû être commercialisé", a ainsi insisté Me Jean-Christophe Coubris, qui représente 2 600 parties civiles.
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