Orpea est accusé d’avoir détourné des fonds publics. La Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie l’a mis en demeure le 29 juillet dernier. Le groupe de maisons de retraite va devoir rembourser des dizaines de millions d’euros à l’Etat.
Depuis la parution d’un livre-enquête ("Les Fossoyeurs") du journaliste Victor Castanet, en janvier, Orpea est dans la tourmente. Le groupe d’Ehpad privés est accusé d’avoir maltraité des pensionnaires et détourné des fonds publics. L’État avait déposé une plainte et demande des remboursements. Le 29 juillet dernier, la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie, qui gère les fonds dédiés à la dépendance, a mis en demeure l’entreprise.
Dans un communiqué publié la semaine passée, Orpea a assuré qu’il rembourserait "les sommes dont l’affectation était inadéquate". D’après la CNSA, il doit rembourser 55,8 millions d’euros, mais le groupe évoque des "divergences d’appréciation" sur les sommes. Orpea s’est dit prêt à rembourser 5,7 millions d’euros, correspondant à des remises accordées par les fournisseurs pour l’achat de produits destinés aux personnes âgées, financés par des dotations publiques, rapporte Le Monde.
L’entreprise refuserait cependant de rembourser 30,1 millions d’euros, réclamés au titre des salaires. Ces fonds publics auraient été utilisés pour les rémunérations des auxiliaires de vie (recrutés pour "pallier les manques structurels de personnels") que l’entreprise devait pourtant payer avec ses propres fonds. D’après le quotidien, le groupe refuserait également de rembourser 19,6 millions d’euros correspondant au montant de deux impôts, réglés avec des fonds publics.
"La CNSA fera tout pour récupérer les montants dus en s’appuyant sur ses capacités juridiques actuelles", a affirmé la porte-parole de l’organisme, selon les propos rapportés par le quotidien 20 Minutes. Orpea a, de son côté, indiqué qu’il apporterait des "réponses" à la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie dans le "délai imparti" d’un mois pour défendre sa position.