Cette méthode est fondée sur une approche positive, elle est testée dans 16 maternités.
Plus d’un savent très bien que les cigarettes sont très dangereuses pour les femmes enceintes. Pourtant, beaucoup d’entre elles continuent de fumer en sachant que cette pratique aura des conséquences néfastes sur leur foeutus. Ainsi, afin de les convaincre d’arrêter de fumer et de ne plus replonger, une méthode atypique et difficile à accepter est en train d’être appliquée dans les maternités. En effet, il s’agit de rémunérer des femmes enceintes pour les inciter à arrêter. Pour certains, l’idée est surprenante, contre-intuitive et peut-être même choquante, mais elle est pourtant très sérieuse et a déjà porté ses fruits, rapporte RTL sur le récit du journal 20 Minutes.
Martine Breton, sage-femme au CHU de Brest, a mené une étude sur cette approche positive, depuis plusieurs mois.
"Si la femme enceinte n’a pas replongé, elle reçoit un cadeau de 20 euros, à chaque consultation", a-t-elle révélé. Pour être certain que la patiente n’est pas en train de mentir, celle-ci devrait se soumettre à un test pour mesurer le taux de monoxyde de carbone dans ses poumons.
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Cette méthode est déjà appliquée à Brest, mais aussi à Paris, à Nantes ou encore à Pau. Au total, 460 femmes ont accepté de jouer le jeu. Jusqu’ici, il est encore difficile d’affirmer avec exactitude, combien de futures mamans sont parvenues à arrêter les cigarettes, mais, les résultats officiels seront publiés au mois de juin.
Toutefois, le personnel de santé est nettement divisé concernant ce sujet. Cette divergence a été constatée, mardi 28 janvier, durant un colloque organisé par l’Agence régionale de santé et l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie.
Néanmoins, tout le monde est d’accord qu’il y a urgence à agir, surtout en Bretagne où le nombre de fumeuses est beaucoup plus élevé qu’ailleurs. En effet, dans cette région, 28 % des femmes enceintes fumaient avant leur grossesse et continuent à le faire encore au troisième trimestre. Ce pourcentage est énorme, car au niveau national, ce chiffre est de 16 % et 11 % en Ile-de-France.
Ce système des bons cadeaux a porté ses fruits aux Etats-Unis. Si les résultats sont probants pour la France, la plus grande question sera de savoir qui acceptera de financer un tel dispositif ?
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