Le dépistage organisé passe par une perte d’intérêt croissante, 25 ans après le premier "Octobre Rose", mois de sensibilisation au cancer du sein. En fonction du niveau de risque des femmes, le corps médical pense dorénavant à un dépistage personnalisé.
Chaque année, 59.000 nouveaux cas de cancer du sein et près de 12.000 décès sont recensés en France. C’est le cas le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Le taux de survie varie ensuite en fonction du moment auquel il est dépisté. Lorsque le cancer est détecté à un stade précoce, la chance de s’en sortir est de 99%, contre 26% s’il est détecté à un stade avancé. D’où la nécessité du dépistage.
Depuis quelques années, les femmes participent pourtant de moins en moins au dépistage organisé. En 2017, le taux passe même en dessous de 50%, alors qu’il était nettement en croissance. Il est passé de 30% en 2000 à 53% dans les années 2010-2012. Et depuis, le dépistage souffre d’une désaffection progressive.
Ce désintérêt s’expliquerait par "la moindre confiance dans toutes les politiques de prévention, qu’il s’agisse du cancer du sein, de la vaccination ou du frottis du col de l’utérus", selon la radiologue et experte sur le dépistage à la Société française de sénologie (SFSPM), Brigitte Séradour. Celle-ci a expliqué que sur les réseaux sociaux, les "anti-dépistages" sont très répandus, et les publics auraient des difficultés à équilibrer leur influence.
Certes le dépistage aurait des inconvénients réels, selon Nasrine Callet, gynécologue à l’Institut Curie, mais il n’y aurait rien de mieux. Pour le moment, aucun marqueur biologique ni aucun examen ne pourraient renseigner sur l’évolution du cancer.
Mais, si l’arrêt du dépistage n’est pas recommandé par un expert, les chercheurs se mettront en œuvre pour évaluer le niveau de risque des femmes en vue de le personnaliser. Cette étude (MyPeBS) sera lancée dans 5 pays - dont la France - le 1er décembre 2018.
(Source : Le Figaro)