Adil Benayache/SIPA
Face aux longs délais de prise en charge de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) et à la rareté des donneurs, certaines femmes seules, couples de lesbiennes ou hétérosexuels misent sur cette solution alternative.
L’insémination artisanale, illégale en France, consiste à réaliser une insémination à domicile avec le sperme d’un donneur, souvent trouvé sur Internet. Les groupes Facebook et forums spécialisés facilitent les mises en relation entre donneurs et receveuses. Sur certains forums, plusieurs dizaines de demandes quotidiennes sont publiées. Pourtant, cette pratique expose ses participants à des risques juridiques, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Les dangers sanitaires, qui incluent infections sexuellement transmissibles et abus, inquiètent également les autorités.
L’insémination artisanale implique que le donneur éjacule dans un récipient stérile, souvent un flacon de prélèvement urinaire, avant que la receveuse s’injecte le sperme à l’aide d’une pipette médicale ou d’un kit d’insémination disponible en ligne. Certains donneurs préconisent une posture allongée après l’insémination pour optimiser les chances de conception.
D’autres méthodes existent, notamment l’insémination "semi-artisanale". Cette dernière implique une pénétration juste avant l’éjaculation, ou une insémination "naturelle", qui est un rapport sexuel. Certains donneurs imposent ces méthodes, tandis que les receveuses recherchent généralement un don sans contact physique.
Les motivations pour contourner le circuit médical varient : réduction des délais, flexibilité et absence de limite sur le nombre de tentatives. En effet, le parcours AMP est strictement encadré et limité à un certain nombre d’essais remboursés par la Sécurité sociale, tandis que l’insémination artisanale permet des essais répétés.
Bien que la procédure soit théoriquement gratuite, certaines receveuses couvrent les frais de transport et d’hébergement des donneurs. Certains demandeurs réclament une rémunération allant jusqu’’à plusieurs milliers d’euro.
Source : 20minutes.fr