Le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui soutient les étrangers sans papiers a mis des réserves concernant la circulaire du ministre de l’Intérieur sur la rétention des familles immigrées avec des enfants.
Selon le RESF, la circulaire de Manuel Valls mettant fin au principe de rétention des familles immigrées avec mineurs « ouvre la porte à toutes les interprétations arbitraires ». Le ministre de l’Intérieur avait recommandé à tous les préfets samedi de remplacer cette disposition par l’assignation à résidence assortie de multiples conditions.
D’un ton ironique, le RESF estime qu’à travers sa circulaire, le ministre Manuel Valls expose les familles sans-papiers devant deux choix qui laissent perplexes : la valise ou la rétention. Réagissant à cette décision du ministre, l’organisation a déclaré mardi : « à lire Valls, seuls seront assurément dispensés du centre de rétention, les enfants dont les parents se laisseront volontiers expulser ».
En effet, certaines phrases énoncées dans cette circulaire supposent, selon l’organisation, que la rétention des familles avec enfants visées par une décision d’expulsion est toujours probable. Notamment lorsque le ministre évoque des garanties de représentation « faibles », « la volonté manifeste de fraude » ou encore « le refus d’embarquer ». Des restrictions qui ouvrent la voie à un maintien de la pratique de rétention des enfants, estime le RESF.
« Le ministre de l’Intérieur multiplie les précautions, les conditions, les nuances et les prudences propres, à l’absoudre auprès de la droite et de l’extrême-droite », se désole l’organisation qui a soulevé également le cas de Mayotte.
« Plus de 5.000 enfants ont été enfermés en 2011, certains sans leurs parents, dans un centre de rétention aux conditions moyenâgeuses », dans ce 101è département français, rappelle l’organisation, qui s’interroge sur la raison de cette exclusion.
Source : Le point