Jacques Witt/SIPA
Les députés se sont engagés dans des débats ininterrompus pendant 8 jours avant d’adopter le premier article sur les 65 concernant la réforme des retraites.
Dans l’après-midi du lundi 24 février, l’Assemblée nationale a adopté le premier des 65 articles de la réforme des retraites, rapporte Le Figaro.
Après 8 jours de débats ininterrompus (jours, nuits et week-ends compris), marqués par une très vive obstruction parlementaire de l’opposition, les députés ont passé ce seuil symbolique.
Effectivement, quelque 2 200 amendements et sous-amendements ont été principalement déposés par les oppositions, sur cet article qui fixe les principes généraux du futur système par points. Il leur a fallu 70 heures de débats avec rappels au règlement et suspensions de séance à répétition avant cette adoption.
Comme le note le journal Le Figaro, depuis l’arrivée du texte en commission spéciale, une partie de l’opposition conduite par La France Insoumise s’est lancée dans une opération d’obstruction parlementaire. L’objectif est de retarder au maximum l’adoption du texte et même de contraindre l’exécutif à recourir au 49-3, pour le faire passer avant les municipales. Pourtant, le premier article a été adopté par 89 voix contre 46.
D’après la chaîne TV5 Monde, cet article vise à décliner les principes généraux de la réforme, et aussi à en fixer les objectifs sociaux et économiques. "La Nation affirme solennellement son attachement à un système universel de retraite qui, par son caractère obligatoire et le choix d’un financement par répartition, exprime la solidarité entre les générations", affirme-t-il.
Les objectifs "d’équité", avec la garantie qu’"un euro cotisé ouvre les mêmes droits pour tous", de "lisibilité" et de "soutenabilité économique", sont notamment accentués dans cet article.
Par ailleurs, le projet de loi instaure également une "liberté de choix dans l’âge de départ à la retraite", sous réserve d’un âge minimum.
Pour le communiste Pierre Dharréville, il s’agit d’un "exemple de la duplicité de ce texte" si l’insoumis Eric Coquerel le considère comme "l’alinéa le plus indécent". Selon Stéphane Viry (Les Républicains), "si l’article 1er provoque autant de discussions, c’est qu’il est mal rédigé et vise à donner bonne conscience".
Toutefois, les députés ont légèrement retouché cet article. Ils ont ajouté la prise en compte des aidants familiaux, du handicap et encore la garantie d’un "niveau de vie digne" pour les retraités.
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