Le président du groupe majoritaire LREM, Gilles Le Gendre a parlé de la situation au sein de l’Assemblée nationale, en pleine discussion de la réforme des retraites.
Le débat sur la réforme des retraites fait rage dans l’Assemblée nationale. Invité sur le plateau de la chaîne CNEWS, le président du groupe majoritaire LREM, Gilles Le Gendre, s’est insurgé contre "la guerre de tranchées de l’opposition". "Le parti de la France Insoumise est un parti révolutionnaire en peau de lapin", a-t-il lancé ce vendredi matin, rapporte Le Figaro. Selon lui, il pratique l’insurrection en chambre. Leur objectif n’est pas de modifier le texte, mais de bloquer le débat et de paralyser l’Assemblée, ainsi 33 députés sabotent le travail des 544 autres.
Alors que les députés devraient passer en revue 41 000 amendements, en 3 jours de discussions, ils étaient toujours bloqués à l’article 1 hier (jeudi). Avec ce rythme, il n’y a que peu de chance pour terminer l’examen de tous les amendements en vue "d’une adoption en première lecture" avant les municipales.
Face à cette impasse, Gilles Le Gendre a été interrogé sur un potentiel recours au 49-3, un "LBD parlementaire", selon les Insoumis. En réplique, il n’a pas totalement rejeté son utilisation, car il s’agit de la seule clé législative permettant de déverrouiller un blocage institutionnel.
D’ailleurs, "nous n’avons pas peur de cette réforme", a-t-il martelé en précisant avoir porté ce projet de loi sur la place publique, depuis le début. "Cela fait deux ans qu’on y travaille. Nous avons mis en place des mécanismes qui assurent que personne aujourd’hui ne sera perdant dans cette réforme redistributive", a signifié Gilles Le Gendre. Il a également clamé vouloir prendre les responsabilités si l’opposition persiste dans sa stratégie destructrice. "Le 49-3, nous en discuterons s’il doit avoir lieu d’en discuter", a-t-il réitéré.
La nécessité d’un délai supplémentaire pour examiner le texte et finir l’étude des amendements déposés, a été également évoquée durant cette interview. Gilles Le Gendre a précisé que "l’Assemblée a déjà fait face à des textes de loi beaucoup plus volumineux en moins de temps", selon le journal. D’ailleurs, selon ses dires, des mois de discussions priveraient les Français d’autres réformes très importantes. "Le débat dérape précisément parce qu’il n’a pas lieu", a-t-il regretté, tout en dénonçant "un climat d’invective insupportable".
A cette occasion, Gilles Le Gendre a aussi fustigé l’opposition de droite, porté par Eric Woerth (député LR et président de la commission des finances). Ce dernier a brandi l’absence de visibilité sur le financement du nouveau régime alors que la conférence de financement se tient en parallèle des débats à l’Assemblée. "La droite dit qu’elle discute de la loi dans un tunnel, c’est une énorme erreur", a annoncé Gilles Le Gendre.
Il a aussi expliqué que la conférence de financement n’étudie pas le financement du futur régime universel mais le rétablissement des comptes du régime actuel. "Les deux sujets sont différents et ils entretiennent la confusion alors même que la droite est pour la suppression des régimes spéciaux", s’est-il défendu.
Toutefois, concernant cette réforme, le président du groupe parlementaire LREM ne ferme pas la porte au recours de l’article fortement contesté.
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