Près de 21 000 pensions de retraite sont concernées par le retard de versement depuis le début de l’année. Les syndicats CFDT, FO et CGT alertent sur cette situation.
Elena, 64 ans, une retraitée d’origine italienne a dû attendre plusieurs mois avant de toucher sa pension. Comme le relate RTL, elle est restée sans argent et a fait appel à ses enfants et ses amis. La retraitée, qui attendait désespérément sa pension n’arrivait plus à payer son loyer. Elle a, par ailleurs, demandé l’aide d’associations pour se nourrir. "J’ai mis ma vie entre parenthèses", a-t-elle confié. La sexagénaire a finalement touché sa pension le mois dernier. Aucune explication concernant le retard de versement ne lui a été fournie.
La situation de la retraitée n’est pas isolée, puisque depuis le début de l’année, près de 21 000 pensions ont été versées en retard, selon la chaîne. Cette situation est souvent due à un manque de papier ou d’un document oublié par l’assuré ou encore d’une mauvaise communication entre deux caisses de retraite.
Interrogé sur ce fait, Renaud Villard, le Directeur Général de la CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) a indiqué qu’il ne s’agirait que d’une situation marginale. Selon lui, autour de 20 000 dossiers sur 820 000 sont concernés, soit 2,5% de retard. Une situation dont il dit ne pas se satisfaire, mais qui "n’est ni nouvelle, ni en hausse".
Entre le 1er janvier et le 31 octobre 2022, 20 903 dossiers de retraités ont pris du retard. Si on fait une projection à l’échelle de l’année, on peut estimer entre 23 000 et 25 000 dossiers en retard.
Pour les représentants CFDT, ces chiffres sont largement sous-estimés, puisqu’ils pensent qu’actuellement, un dossier sur cinq subit un retard.
Pour les syndicats, ces retards sont le symptôme d’un malaise des équipes. Dans les CARSAT (Caisses d’assurance retraite et de santé au travail), le nombre de dossiers de départs en retraite est en hausse de 3% par an et les effectifs n’arrivent pas à les suivre.
De ce fait, un élu à Strasbourg a dénoncé que les stocks de dossiers s’accumulent. Ils en avaient 8 000 il y a un an, ils sont désormais 11 800 pour 250 agents. A Nancy, les syndicats ont qualifié cette situation d’inquiétante avec des collègues qui travaillent pendant les vacances ou tard le soir. Certains ont même oublié d’aller chercher leurs enfants à l’école.
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