Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a dressé ce mercredi les contours de son programme. Un décret sur le retour à la retraite à 60 ans doit être publié "dans les trois semaines" à venir.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault place le social au cœur des premiers chantiers de son gouvernement. Sur RTL ce mercredi 23 mai, il a annoncé entre autres la tenue d’une "grande conférence sociale", programmée avant le 14 juillet.
Afin de préparer ce rendez-vous promis par François Hollande, il recevra "séparément" les différents syndicats mardi prochain, le 29 mai. Le chef du gouvernement entend inviter l’ensemble des partenaires sociaux, notamment les cinq principaux syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et CFE-CGC) et les trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA).
La rencontre devrait se dérouler en présence de trois ministres, à savoir, Michel Sapin (Travail), Marylise Lebranchu (Fonction publique) et Marisol Touraine (Affaires sociales). Il sera question de mettre sur pied "la méthode" qui "définira comment nous allons nous y prendre pour préparer la grande conférence sociale".
Cette "
conférence sociale" sera axée pour l’essentiel sur l’
emploi, la formation, les salaires, le
Smic, les conditions de travail et les retraites. Et elle pourrait durer plusieurs jours, contrairement à ce qui se faisait auparavant. "
Il n’est pas question de faire des shows, des sommets sociaux qui durent une heure ou deux, où chacun s’exprime, on repart et il ne se passe rien", déclare Jean-Marc Ayrault, qui fait allusion aux précédents sommets sociaux d’une journée, organisés par l’équipe de Nicolas Sarkozy.
C’est le chef de l’Etat en personne qui ouvrira et clôturera cette grande conférence à l’Elysée, précise le Premier ministre. Lors du prochain conseil des ministres, le mercredi 30 mai, il devrait donner plus de détails sur la préparation de cette conférence sociale.
Entretemps, Jean-Marc Ayrault a "souhaité" que le décret sur le retour à la retraite à 60 ans soit publié "dans les trois semaines" à venir. Pour la première année de son application, ce décret concernera "autour de 100.000 personnes" ayant commencé à travailler tôt, à 18 ou 19 ans, et ayant cotisé 41 ans.
Un décret devrait sortir "très vite", "dans les trois semaines", soit entre les deux tours des élections législatives, affirme le Premier ministre. Ce retour à la retraite à 60 ans s’inscrit dans le cadre de "l’engagement" pris par François Hollande afin de "corriger et de supprimer une injustice", ajoute-t-il. Jean-Marc Ayrault a d’ores et déjà souligné que les périodes de chômage et maladie pourraient "être prises en compte", "nous pouvons travailler sur cette base", dit-il, précisant que "le gouvernement tranchera".
Alors que la patronne du Medef, Laurence Parisot, s’inquiétait d’un surcoût généré par une telle mesure, notamment pour les régimes de retraite complémentaires du privé, le chef du gouvernement se veut rassurant. Il ne faut "pas dramatiser", réagit-il, et il ajoute : "j’écouterai ce que dira Mme Parisot".
Et lui de poursuivre : "Il faut rester dans l’épure, il ne s’agit pas d’augmenter le coût de cette mesure", évaluée à un milliard d’euros. "On va regarder ce qui rentre dans l’enveloppe", insiste-t-il, se montrant ouvert à toute concertation avec les partenaires sociaux.
"Il faut des mesures de justice, cela vaut pour le smic, et je comprends les difficultés des entreprises, nous ferons les choses dans le dialogue", conclut le Premier ministre.