Selon le rapport annuel de RSF (Reporters sans frontières), cette année, le nombre de journalistes tués dans l’exercice de leur mission d’information a diminué de moitié.
Le bilan annuel de RSF a indiqué qu’en 2019, le nombre de journalistes tués a quasiment diminué de moitié. Ce niveau "historiquement bas" est dû à des zones de conflit moins meurtrières qu’en 2018. Au total, 49 journalistes ont trouvé la mort dont 46 hommes et 3 femmes alors que l’année dernière, ils étaient 80 victimes.
Ce rapport a avancé que parmi celles-ci se trouvaient 36 journalistes professionnels, 10 non-professionnels et 3 collaborateurs de médias. Vingt-neuf d’entre eux ont été tués dans des zones de paix si plus de 60 % ont été sciemment visés. Selon le bilan, ils ont tous perdu la vie dans leur propre pays.
L’organisation a également indiqué que globalement, le nombre de morts dans les pays "en paix" reste aussi élevé d’une année sur l’autre. Par ailleurs, le Mexique compte le même nombre de tués que l’année précédente, à savoir 10, a-t-il remarqué.
Par contre, les pays en conflits tels que la Syrie, l’Irak, le Yémen et l’Afghanistan, ont été moins meurtriers pour les journalistes. D’après Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, pour les journalistes, la frontière entre les pays en guerre et en paix est en train de disparaître.
En outre, avec un total de 14 tués sur l’ensemble du continent, l’Amérique latine est devenue une zone aussi meurtrière pour les journalistes que le Moyen-Orient.
Le bilan annuel de RSF a également recensé le nombre de journalistes emprisonnés dans l’exercice de leur fonction. Une hausse de 12 % a été constatée avec 389 journalistes mis en prison. Le pourcentage des femmes reste le même qu’en 2018, à savoir 8%. Ce chiffre en hausse est "d’autant plus préoccupant qu’il ne comprend pas les journalistes interpellés arbitrairement pendant quelques heures, quelques jours, voire plusieurs semaines", a renchéri RSF.
Ce type d’interpellation est de plus en plus pratiqué à cause des mouvements de contestation, notamment en Algérie, à Hongkong, où les agressions de journalistes se multiplient, tout comme au Chili et en Bolivie.
Sur les 389 détenus, 186 se trouvent en Chine, en Egypte et en Arabie Saoudite. A elle seule, la Chine détient un tiers des prisonniers dans le monde, a regretté l’ONG.
Outre les journalistes tués ou emprisonnés, il y en a aussi ceux qui sont pris en otage. Selon RSF, au moins 57 journalistes sont détenus en otage dans le monde, un nombre presque identique à celui de 2018. Ils se concentrent toujours dans les quatre mêmes pays (la Syrie, le Yémen, l’Irak et l’Ukraine). Malgré d’importants changements en Syrie, aucune libération notable n’a été enregistrée cette année.
Enfin, cette année, aucun journaliste n’a été porté disparu contre 3 en 2018.
>>> A lire aussi : Madagascar : le journaliste Patrick Millan blessé par balles