La direction de Renault a annoncé un plan d’économies. Vendredi 29 mai matin, l’usine Renault de Maubeuge (Nord) est à l’arrêt, les salariés sont en grève.
La direction du constructeur automobile Renault a annoncé un plan d’économies au sein de l’entreprise, selon la chaîne BFMTV. L’usine entend supprimer environ 15 000 emplois dans le monde dont 4 600 en France. Par ailleurs, les responsables envisagent la fusion des sites de Douai et Maubeuge, distants de 70 km.
Toutes ces mesures inquiètent les salariés. Ainsi, l’intersyndicale de l’usine Renault de Maubeuge a appelé à la grève. "Les annonces faites par Renault n’ont rien de rassurant pour l’avenir de notre site (...) Une seule alternative, le rapport de force ", ont-ils écrit sur les tracts des CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Sud.
D’après Fabrice Rozé, délégué CFDT et secrétaire du CSE (comité social et économique), "100% du personnel est en grève depuis ce matin et on va refaire un appel pour l’équipe de l’après-midi". Notons que ce site emploie environ 2100 personnes.
Face à cette difficulté, un CSE extraordinaire s’est tenu vendredi matin, mais "on ne nous a rien dit du tout, on est toujours dans le flou", a précisé Samuel Beauvois (Sud). A l’Agence France Presse, Yannick Charlesège (CFTC) a confirmé que ce jour, il n’y a pas un véhicule qui sort, "tout le monde est en grève, y compris les ingénieurs, l’encadrement, les chefs d’équipe", a-t-il dit.
La fusion des deux sites de Douai et Maubeuge est envisagée dans le but de créer un centre d’excellence des véhicules électriques et utilitaires légers. Dans ce cas, la production des utilitaires électriques Kangoo de Maubeuge devrait être transférée à Douai, qui héritera d’une nouvelle plateforme, selon la chaîne.
Devant les salariés, le directeur de l’usine MCA, Olivier Silva a fait une déclaration. Il a dit que le dialogue social démarre. "Rien n’est décidé. On va travailler tous ensemble à partir de Maubeuge et à partir de Douai", a-t-il affirmé.
Jérôme Delvaux, de la CGT, premier syndicat sur le site, avait son mot à dire également. Pour lui, cette mesure voudrait dire que c’est la mort de "notre entreprise, qui dégage des profits colossaux pour Renault". "On ne laissera pas partir notre outil de travail à Douai", a-t-il prévenu.
Par ailleurs, le maire DVD de Maubeuge, Arnaud Decagny, a appelé à présenter "un front uni car le combat ne fait que commencer". Dans un communiqué, il a estimé que la mobilisation a "fait reculer la direction de Renault sur la décision irréversible de la délocalisation des activités de MCA". Toutefois, il a souligné que cette décision est révoquée mais pas abandonnée définitivement.
L’usine de Maubeuge n’est pas la seule affectée par cette mesure. A Douai où travaillent environ 2900 personnes, c’est l’inquiétude et le questionnement qui règnent. "Est-ce que notre usine sera un site d’assemblage ? L’usine de Maubeuge un site d’emboutissage ? A quel point notre site est-il en danger ? Quel est l’avenir de l’emboutissage chez nous ?", a rapporté à l’AFP David Dubois de la CGT. Il a également expliqué que la direction générale souhaite mettre clairement dos à dos les salariés des deux sites. "Ils veulent que les salariés de Douai et Maubeuge se bouffent la gueule", a-t-il dit, mais les employés des deux sites, eux comptent rester "solidaires".
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