Pour faire entendre leur opposition à la réforme du lycée, certains professeurs ont eu une idée même si elle semble ne pas faire l’unanimité.
"Au moment du conseil de classe, évidemment cela va un petit peu gripper le système", témoigne Sophie Germain, professeure dans un lycée parisien, dans des propos rapportés par France Info. Elle fait partie du collectif des professeurs en colère qui a trouvé une nouvelle forme de mobilisation pour s’opposer à la réforme du lycée. A savoir, mettre 20/20 à tous les élèves, afin de bloquer le processus d’orientation par les notes.
La réforme du lycée prévoit notamment la disparition des filières ES, S et L, au profit de spécialités que les jeunes sont censés pouvoir choisir eux-mêmes. En réalité, le nombre d’heures d’enseignement prévues dans les lycées ne permettra pas de ravir tout le monde.
Après le sud de la Métropole, puis le nord, c’est au tour de plusieurs établissements dans la capitale d’opter pour ce mode de mobilisation. "En face de nous, nous avons des directions, le rectorat, un ministère qui, on le voit très bien à leurs réactions depuis quelques jours, ont vraiment besoin d’avoir une hiérarchie des élèves par la note", affirme l’enseignante. Elle précise que cela se fera en fonction de ceux qui ont au-dessus de 12 ou 14, de ceux qui ont entre 12 et 8, ceux qui sont en dessous de 8.
Ces enseignants continuent toujours à donner des contrôles et à communiquer les vrais résultats dans la classe. Et ils refusent que les lycéens soient sélectionnés par les notes quant aux choix des spécialités. Les parents ne sont pas réellement convaincus par ce mode de mobilisation.
En revanche, la majorité des élèves soutiennent leurs professeurs. Une élève estime notamment que les enseignants ont trouvé un moyen "qui n’est peut-être pas le meilleur moyen, mais ils ne l’ont pas encore essayé, donc peut-être que ça va marcher". Elle déplore que l’éducation française tienne beaucoup aux notes. Du coup, "jouer sur les notes, ça peut peut-être marcher", dit-elle.