La Cour des comptes a publié un rapport sur les moyens mobilisés pour faire avancer la recherche française dans la lutte contre la Covid-19.
La Cour des comptes épingle l’Etat français, informe LCI. En effet, dans un rapport, publié jeudi 29 juillet, cette institution a estimé que la France ne s’est pas suffisamment donné les moyens pour faire avancer la recherche contre la Covid-19. Les financements accordés à la recherche publique dans le cadre de la lutte contre la pandémie ont été "nettement en retrait" par rapport à d’autres pays.
Le montant total des ressources, affectées à la recherche publique française sur la Covid-19, s’élève à 530,17 millions d’euros, fonds européens compris, ou à 502,48 millions d’euros sans ces fonds, selon la cour.
Elle a obtenu cette estimation après avoir additionné tous les crédits d’intervention, attribués aux organismes de recherche, aux universités et aux centres hospitaliers universitaires, de sources publiques et privées.
La chaîne note que la rémunération des chercheurs titulaires ne fait pas partie de ce montant. La Cour a ainsi pris en compte les crédits alloués et non les dépenses effectivement exécutées à cause du calendrier particulier de cet audit.
Les auteurs de ce rapport ont conclu qu’il s’agit d’un effort notable, mais "moindre", que celui réalisé par d’autres pays européens aux moyens et au tissu scientifique comparables. Effectivement, l’Allemagne a mis près de 1,5 milliards d’euros, dont 1 milliard pour ses biotechs comme CureVac et BioNTech, tandis que le Royaume-Uni 1,3 milliards d’euros.
Ce faible moyen financier français traduit d’abord un manque d’organisation pour la Cour des comptes qui estime que les financements se sont avérés trop dispersés pour répondre aux enjeux de la crise. "La stratégie d’ensemble, le pilotage et la structuration ont été insuffisants", a-t-elle renchéri.
Dans cet audit, elle a insisté que cette situation s’est trouvée amplifiée par l’absence d’un chef de file reconnu par tous. Les auteurs de ce rapport ont regretté qu’aucun acteur institutionnel n’ait disposé d’un véritable pouvoir de régulation des priorités et des financements de la recherche durant la crise.
La Cour des comptes a également souligné que les efforts d’organisation sont intervenus tardivement et sans moyens immédiats après la création de l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes en janvier 2021.
Toutes ces difficultés structurelles françaises ont été remarquées par l’absence de vaccin tricolore disponible à ce jour, d’après cette institution.
Outre les lourdeurs administratives, la Cour des comptes a aussi constaté une impréparation à la prise de risques.
Elle recommande ainsi davantage de coopération entre public et privé, ainsi qu’un "continuum entre recherche académique et industrie".
L’audit met également en cause "le déficit de financement antérieur à la crise, en particulier dans le secteur biologie santé" que des efforts d’urgence "ne sauraient compenser". Il a ainsi conseillé de soutenir davantage et sur le long terme la recherche fondamentale dans ce domaine.
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