Quelle réponse apporter face à la délinquance ? Exacerbé par les récentes violences urbaines qui impliquent parfois des mineurs, le débat cristallise les tensions en ce moment, dans les quartiers et sur les réseaux sociaux. Pour montrer leur colère face à ces événements, un collectif appelait au rassemblement cette après-midi devant la préfecture. Une cinquantaine de personnes s’est réunie face à la préfecture pendant quelques heures.
Ce samedi, un rassemblement à l’initiative du "collectif stop à la délinquance transférée à La Réunion" a réuni une cinquantaine de personnes. La mobilisation, qui se dit pacifique, entend dénoncer les violences, les vols et plus généralement l’insécurité.
Cependant certaines personnes ont profité de la manifestation pour pointer du doigt la communauté mahoraise, qu’ils jugent responsable de ces violences.
"On n’arrête pas d’envoyer des détenus mahorais à La Réunion. Ce n’est plus possible de vivre à Saint-Denis, les gramounes se font attaquer".
"Ce qu’il se passe est très grave, on voit qu’on vend des machettes à des jeunes sans vérifier leur âge. J’ai même pitié pour ces jeunes".
Le but de ce rassemblement était de mobiliser les autorités pour faire changer les choses. "On fait appel au Préfet et au gouvernement. Ça devient très dangereux, on ne comprend pas ces agressions gratuites et surtout pourquoi aucune initiative n’est prise par l’État", explique Marie-Ève Malé, administratrice de la CNL et organisatrice du rassemblement.
"Certaines décisions ne sont pas appliquées. Lorsque quelqu’un est mêlé à un trafic ou à de la violence, les bailleurs et le préfet peuvent les expulser des logements", indique Érick Fontaine, Vice-président de la Cinor.
Certains élus invités par le collectif dénoncent également la saturation des prisons réunionnaises, alimentées par des détenus venus de Mayotte et libérés sur faute de place. "Quand les choses dégénèrent, il faut le dire. Ces gens ne sont pas là pour mettre l’ordre à La Réunion, mais le désordre. Ces gens qui ont été condamnés là-bas, on les envoie ici et on les lâche dans la nature. À partir de là ils organisent la violence, c’est pour cette raison que je parle de violence importée", explique Jean-Hugues Ratenon, député de la 5e circonscription.
Ce premier rassemblement contre la délinquance pourrait marquer un tournant. Le collectif a promis de nouvelles actions le 8 février. Un enjeu qui pourrait peser dans les prochaines municipales.