Si 8% des filles entre 15 et 17 ans ont déjà été confrontées à des rapports sexuels forcés ou à des tentatives de rapport forcés, du côté des garçons, c’est de 1%.
Ces chiffres de l’Agence Santé Publique France, rattachée au ministère de la Santé, ont été dévoilés en exclusivité par Europe 1. Entre 8% et 1 % chez les filles et les garçons, le fossé est assez important. Vers 15 ans, le sujet du consentement sexuel est déjà un thème compliqué entre ados. "Ce n’est pas parce qu’on embrasse quelqu’un qu’on a envie de coucher avec lui", confie notamment une adolescente.
"J’aimerais bien que la personne avec qui je vais le faire me demande si je me sens prête", affirme une autre. Aussi, cela, peut paraître gênant mais au moins, "comme ça, on est sûrs". Elle raconte ensuite que certaines de ses amies ont eu mal pendant leur première fois et sont même presque traumatisées par ça, "parce que les garçons les ont tellement poussées".
Les spécialistes avancent qu’il faudrait que ce sujet de consentement soit plus clairement posé entre les adolescents, et la route semble être encore longue. Le docteur Ghada Hatem, gynécologue qui intervient souvent auprès des lycéennes analyse notamment que les jeunes filles pensent souvent qu’elles "ne peuvent plus dire non passé un certain moment" … et que "notre travail consiste à leur dire qu’elles le peuvent, jusqu’à la dernière seconde".
Elle déplore que les garçons s’éduquent souvent eux-mêmes avec des films pour adultes, où la femme "fait semblant de dire non et ensuite fait semblant d’être très contente qu’on ne l’ait pas prise au sérieux". Ainsi, ils pensent que ce ’non’ ne signifie rien. "Tout le drame est là", dit-elle. Le consentement devrait, selon elle, s’apprendre dès deux ans, en tenant à marteler qu’à cet âge, il ne s’agit pas de sexualité, "mais en apprenant aux petits que personne n’a le droit de les toucher sans leur accord".