Des ressortissants français ont saisi le comité de l’ONU concernant le non-rapatriement des enfants en Syrie. Il a dénoncé que la France a violé les droits des enfants français détenus.
La chaîne France Info rapporte que la France a été pointée du doigt par les Nations Unies. Jeudi 24 février, un comité de l’ONU a effectivement dénoncé que Paris a violé les droits des enfants français détenus dans des camps en Syrie en omettant de les rapatrier. Ce comité, composé de 18 experts indépendants, est chargé de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant par ses Etats.
Un groupe de ressortissants français qui ont des petits-enfants, nièces et neveux, actuellement détenus dans les camps de Roj, d’Aïn Issa et de Ho, a saisi ce comité en déposant trois requêtes. Ces derniers concernent 49 enfants français. Certains d’entre eux sont nés en Syrie, tandis que d’autres y ont voyagé avec leurs parents français à un très jeune âge. Les parents auraient collaboré avec le groupe Etat islamique.
Les proches ont rapporté leur cas devant le comité en 2019, et le gouvernement français a rapatrié 11 enfants tandis que les 38 autres, dont certains n’ont que 5 ans, sont toujours détenus dans des camps fermés en zones de guerre.
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Selon le comité, le fait que la France n’ait pas rapatrié les enfants, porte indéniablement atteinte à la protection de leur intérêt supérieur. Effectivement, le non-rapatriement a pour conséquence leur maintien en détention prolongée et indéfinie dans les camps, dans des conditions menaçant leur survie et leur intégrité physique (...) et où il existe un risque d’endoctrinement.
Le comité des Nations Unies a par ailleurs, estimé que la France a la responsabilité et le pouvoir de protéger les enfants français dans les camps syriens contre un risque imminent pour leur vie en prenant des mesures pour les rapatrier. En outre, il a considéré que la détention de ces enfants dans des conditions qui mettent leur vie en danger, équivaut à des peines ou traitements inhumains et dégradants.
Afin de préserver le milieu familial, le comité a encouragé Paris à prendre des mesures urgentes pour rapatrier les 38 enfants avec leurs mères. Il demande également aux autorités françaises "de prendre des mesures supplémentaires pour atténuer les risques pour la vie, la survie et le développement des enfants victimes pendant leur séjour dans le nord-est de la Syrie".
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