Depuis le début du mouvement des "Gilets Jaunes", près de 60% des radars automatiques ont été vandalisés, note le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Selon les informations d’Europe 1, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a fait savoir que 4 500 dégradations de radars automatiques ont été recensées par les forces de l’ordre en 2018, soit près de 60% depuis le début de la mobilisation des "Gilets Jaunes". Ces dégradations sont quatre fois plus nombreuses qu’en 2017.
Les dégradations de radars se sont multipliées dès la confirmation du futur passage aux 80km/h. Elles ont alors connu un premier pic à partir du mois de juillet, puis un second pic avec les "Gilets Jaunes". En novembre, il y a eu plus d’attaques de radars que durant toute l’année 2017.
La Sécurité routière a de son côté refusé d’évoquer ces chiffres ou le coût de ces dégradations. "Nous nous employons à les remettre en fonction. Il faut savoir qu’il y a des radars dont le prix varie de 30 000 à 200 000 euros. Tout cela coûte très cher", a commenté Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, au micro d’Europe 1.
Pour sa part, la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, a estimé que les actes de vandalisme contre les radars automatiques sont une "mise en danger délibérée de la vie d’autrui". Elle a également espéré que les casseurs interpellés puissent voir leurs peines requalifiées. "Détruire un radar, c’est finalement accepter que des gens qui ne respectent pas les vitesses tueront, tôt ou tard, conducteurs et passagers qui, eux, sont respectueux des limitations de vitesse", dénonce-t-elle.
Selon elle, cette technologie a permis de sauver des milliers de vies. Par conséquent, il faut payer leurs destructions au prix du sang ou du handicap. Beaucoup de familles sont dévastées ou détruites, car elles savent ce que c’est d’apprendre la perte d’un proche. En effet, les excès de vitesse ont bondi de 20% en décembre.
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, a refusé de confirmer le chiffre révélé par Europe 1. Toutefois, elle a indiqué que l’attitude des casseurs de radars est inconcevable. "Un radar permet de s’assurer que tout le monde respecte le Code de la route. Quand je vois ces dégradations, je pense aux victimes et à leurs familles. Celles qui ont été victimes d’un chauffard qui roulait trop vite. C’est ça qui est en jeu quand on dégrade les radars. Pensons aux gens qui ont été victimes de ces violences routières", a-t-elle exhorté.
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